L'adresse
Rue du Docteur-Lannelongue... Marie Lannelongue ? Non, Odilon Lannelongue, son époux. On connaît peut-être mieux le nom de Marie Lannelongue, en raison, notamment, du centre chirurgical du Plessis-Robinson, mondialement cité pour ses travaux en chirurgie thoracique cardio-vasculaire et en transplantation pulmonaire.
Mais Marie Lannelongue n'était pas médecin. Jeune veuve du vicomte Pierre de Rémuzat (fils de l'ancien ministre Charles), Marie est une infirmière dévouée au service des blessés de la guerre de 1870 quand elle rencontre le jeune chirurgien Odilon, major des ambulances militaires de Bicêtre et d'Ivry et suppléant du Pr Broca, à la Pitié. A 40 ans, Marie de Rémuzat, dont la fortune et les relations mondaines sont considérables, épouse Odilon, défenseur de Gambetta, malgré l'indignation de sa famille bourgeoise rouennaise.
L'échelle hospitalo-universitaire de Paris
La vie professionnelle du chirurgien Lannelongue est d'abord marquée par la mort de Gambetta, à 44 ans, des complications d'une appendicite qu'il n'osera pas opérer. Malgré cet échec, Lannelongue va escalader tous les barreaux de l'échelle hospitalo-universitaire de Paris. Il est élu à l'Académie de médecine en 1883 puis devient professeur de pathologie chirurgicale en 1884.
La réputation du Pr Lannelongue lui fera approcher les présidents Sadi Carnot, Casimir Perier, Félix Faure, Fallières, Poincaré, Mme Thiers, Sarah Bernhardt... Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur les affections congénitales, les maladies des os, dont l'ostéomyélite et les tuberculoses osseuses.
Après deux tentatives infructueuses, il est élu député républicain au gouvernement en 1893. On doit à cet actif défenseur de Gambetta la construction de l'Académie de médecine, rue Bonaparte (Paris), la création du doctorat d'université pour les médecins étrangers et l'allongement du sursis de un an pour les étudiants en médecine.
Il ne renouvellera pas sa candidature en 1898 et reprendra une chefferie de service aux Enfants-Malades. Si sa vie politique est temporairement suspendue, le Dr Lannelongue n'en demeure pas moins très impliqué dans la défense de la profession médicale et de la représentation de la France à l'étranger. Il préside la société centrale de l'AGMF (Association générale des médecins de France), appuie la création des sociétés de secours mutuels et s'implique dans de nombreux congrès internationaux.
De nouvelles techniques chirurgicales
Sur le plan médical, Lannelongue invente de nouvelles techniques chirurgicales et fait fonctionner, grâce à ces moyens, la première installation de radiographie hospitalière en 1895 à Sainte-Eugénie. La même année, il est élu à l'Académie des sciences et son ami Félix Faure à la présidence de la République. Appelé auprès du président, victime d'un AVC en galante compagnie, il ne réussira pas à le sauver mais évitera l'autopsie. En 1906, il devient sénateur du Gers où il se dévoue à sa commune de Castéra-Verduzan. Mais le retour à la vie publique est meurtri par le décès de son épouse, Marie. Le professeur de chirurgie entreprend alors un tour du monde qui le mène de New York à Singapour et qu'il décrira dans un ouvrage.
Lannelongue meurt en 1911. Ses archives personnelles seront brûlées pendant trois jours, conformément à sa volonté.
Que reste-t-il du Dr Lannelongue ?
Des rues à Dardilly, Domont, Lille et Hem (59).
Une place à Auch.
Une petite avenue à Paris dans le 14e.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature