EN MATIERE de sevrage tabagique, la Haute Autorité de santé a pris une position tranchée, rappelée dans un document de janvier 2007. Au chapitre des thérapeutiques non recommandées figurent l'acupuncture, la mésothérapie, l'auriculothérapie, les cigarettes sans tabac, l'hypnose, le laser et plusieurs thérapeutiques médicamenteuses. Cet avis est fondé sur une absence d'efficacité prouvée.
Bien qu'adhérant totalement à cette recommandation, le Dr Anne Borgne (hôpital Jean-Verdier, Bondy) se montre plus nuancée dans son propos. Pour elle, tout n'est pas à rejeter dans ces alternatives, sous conditions.
«Si le médecin consulté propose un traitement validé à un fumeur, une thérapeutique autre peut apporter un complément à son patient. Il ne faut pas négliger le fait que cette thérapeutique d'appoint offre, en plus, au patient une prise en charge par un autre professionnel de santé, avec le soutien qu'elle implique.» La tabacologue schématise les situations. Pour un fumeur non dépendant physiquement de la nicotine mais qui ne peut s'arrêter seul, un soutien est nécessaire. Dans ce cas, l'une des options alternatives peut être proposée. A l'inverse, «chez un fumeur dépendant physiquement, il est illusoire de croire au succès d'un sevrage tabagique, par ces méthodes». Anne Borgne va plus loin, utilisant le terme de «charlatan» pour certains, parfois non médecins. Ils ne proposent que leur méthode, non validée, en prétendant à des succès de l'ordre de 90 %. «Ces individus profitent de la détresse de patients qui ont déjà connu des échecs dans leur sevrage. Ils abusent de la crédulité de fumeurs prêts à n'importe quoi pour arrêter de fumer.»
Seul un traitement validé peut faire espérer un sevrage réussi.
Rapport disponible sur le site http://www.has-sante.fr.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature