THEATRE
PAR ARMELLE HELIOT
Un charme, un charme délicieux qui saisit immédiatement et ne vous quitte plus. C'est léger et simple comme un conte sentimental, divertissant, élégant, drôle. C'est un spectacle monté avec un grand soin pour vous éblouir, vous faire oublier l'âpreté du réel, la cruauté du monde.
Une très belle production qui s'appuie sur le merveilleux décor à triple tournette de Stéfanie Jarre, un décor enchanté qui vous conduit de la librairie de Monsieur Matutschek à son bureau, du café où les amoureux qui s'ignorent se donnent rendez-vous et jusqu'aux rues enneigées de Budapest, à la fin des années trente. Saluons les lumières fluides de Jacques Rouveyrollis et les costumes seyants de Catherine Gorne-Achdjian.
Sur ces bases, Jean-Jacques Zilbermann signe une mise en scène franche, sans imagination débordante, il faut bien le dire, et l'on regrette qu'il se contente parfois du bel écrin, sans chercher à animer avec plus de vivacité certains épisodes. Mais tout repose ici sur la joliesse de l'intrigue et sur le jeu d'acteurs fins.
Dans les plus petits rôles, chacun s'amuse : Annie Savarin en cliente naïve, Anthony Decadi, Rudy, Bernard Charnacé en deux brèves apparitions, Laurent d'Aumale, Pepi, Manuel Bonnet qui compose avec tact un personnage irritant, Sylvie Huguel la gentille Flora. Jean-François Derec est un Pirovitch amusant qui s'inscrit dans le juste registre de la comédie.
Dans le rôle essentiel du libraire, Wojtek Pszoniak met toute sa belle énergie, son humour, ses humeurs, toujours drôle et toujours juste. Florence Pernel, naturellement racée, Klara très fine mouche mais empêtrée dans des sentiments contradictoires, est parfaite.
Mais on louera plus encore Samuel Labarthe que l'on est heureux de retrouver au meilleur de lui-même : à l'aise et sensible dans un Kralik émouvant, pudique. Le comédien donne au jeune homme une vulnérabilité touchante et une sourde puissance. Un jeu délié et très intelligent.
Bref une jolie soirée, simple et bonne, aussi jolie que les cristaux de neige de cette Hongrie de cocagne où tout est bien qui finit bien...
Théâtre Montparnasse, à 21 heures du mardi au samedi, en matinée le samedi à 17 h 30 et le dimanche à 15 h 30. Durée : 1 h 40 sans entracte (01.43.22.77.74).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature