TOUTE SA VIE, Max Rouquette exerça son métier de médecin. Toute sa vie il écrivit. Ce fut l’un des plus grands des écrivains français et les comités Nobel pensaient à lui… Méconnu, peut-être, parce que, par fidélité à ses copains d’école, il écrivait en langue d’oc. Mais il traduisait lui-même l’occitan en français et sa langue française est superbe. Quelques années après sa mort, en juin 2005 à l’âge de 97 ans, on est heureux de cette reprise et de cette nouvelle version de sa Médée.
Jean-Louis Martinelli avait en effet déjà mis en scène en 2003 cette pièce magnifique imaginée pour une Médée gitane, sur fond de paysages du sud. Après un séjour au Burkina-Faso, il avait présenté son spectacle à Nanterre-Amandiers devant le poète, très ému. Aujourd’hui, dans un nouvel espace, aux Ateliers, une nouvelle scénographie, avec une troupe différente, le metteur en scène va à l’essentiel : la poésie pure. Il avait eu une très bonne idée, c’était de traduire en bambara des poèmes de Max Rouquette et de les confier à un chur. Il a conservé cette présence du chant. C’est d’une force bouleversante, et même si, parfois, à cause des accents des uns et des autres, on perd fugitivement quelques mots – et l’espace immense est difficile –, le spectacle est d’une puissance qui touche au plus profond.
Dans le rôle-titre, Odile Sankara, avec sa beauté, son intelligence, sa sensibilité, sa si touchante voix, sa présence, impose et cette Médée particulière et l’universalité de cette histoire. On est heureux de voir Max Rouquette si bien servi.
Théâtre de Nanterre-Amandiers (tél. 01.46.14.70.00), dans les Ateliers, à 20 h 30 du mardi au samedi, à 15 h 30 le dimanche. Durée : 1 h 40. Jusqu’au 13 décembre. « Médée » est publiée par Espace 34 (11 euros). D’autres textes de Max Rouquette sont publiés par les éditions de Paris (« Verts Paradis », nouvelles bouleversantes, à lire absolument !). Voir aussi le site : max-rouqette.org.
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