De notre correspondante
Situé au bord de la Garonne, dans une aile de l'hôtel-Dieu Saint-Jacques bâti au XIIIe siècle pour accueillir les pèlerins allant vers Compostelle, le Centre européen de recherche sur la peau, dirigé par le Dr Yvon Gall, dermatologue de l'institut de recherche Pierre Fabre, accueille désormais, une cinquantaine de chercheurs.
La recherche de méthodologies d'évaluation des produits dermatologiques et cosmétologiques et d'une meilleure connaissance des mécanismes intimes des cellules de la peau est à l'origine de la collaboration entre le Laboratoire Pierre Fabre et le CHU de Toulouse.
Elle a commencé en 1987 avec l'installation dans le service de dermatologie du Pr Bonafé à Rangueil d'un laboratoire de biologie cellulaire cutanée pour développer les techniques de cultures dermo-épidermiques à partir de cellules de peau (kératinocytes, fibroblastes, mélanocytes) et d'autres tissus (lymphocytes, cellules endothéliales...).
Ces recherches permettent aujourd'hui :
- la réparation de plaies cutanées de grande surface et de plaies chroniques ;
- l'étude des mécanismes enzymatiques dans la mise en place de la barrière cutanée, du turn-over épidermique, de la desquamation, du rôle des neuropathies dans les phénomènes inflammatoires cutanés, l'étude des marqueurs précoces d'une atteinte cutanée par les UV ;
- la mise en place de tests de screening des principes actifs, de tests de tolérance, d'efficacité et d'innocuité des principes actifs ou des produits finis.
En 1990, est créé dans les locaux de l'hôpital de Rangueil, en collaboration avec le service du Pr Bazex, le centre Jean-Louis-Alibert ou CJLA, unité de biométrologie cutanée, spécialisée dans l'exploration fonctionnelle de la peau et l'évaluation des produits dermo-cosmétiques autour de quelques activités principales :
- mise au point d'appareils destinés à l'exploration de la peau, grâce à la collaboration de centres de recherche universitaires (INSERM, CNRS, universités) dans les domaines de la micro-électronique, de l'analyse d'image ou de l'informatique appliquée à la peau ;
- réalisation d'études efficacité/tolérance des produits mis au point par le centre de recherche Pierre-Fabre dermo-cosmétique de Vigoulet ;
- aide au diagnostic et au suivi thérapeutique des pathologies ayant un retentissement cutané (angiomes, cancers...) ;
- étude de médicaments et de produits cosmétiques sur des volontaires sains ou présentant des pathologies dermatologiques (acné, psoriasis...).
Aujourd'hui, c'est à l'hôtel-Dieu qu'est inauguré le Centre de recherche sur la peau et les épithéliums de revêtement créé en 2002, qui regroupe les deux centres précédents avec le petit dernier, le laboratoire de dermochimie. L'intégration est réalisée dans une structure commune au CHU, à l'université, à l'INSERM, au CNRS et au Laboratoire Pierre Fabre, grâce à un contrat Etat/Région de 3,35 millions. Le maître d'oeuvre des travaux est le CHU de Toulouse.
Différents axes de recherche
Grâce à la mise en commun des moyens de recherche fondamentale et appliquée en dermatologie, cosmétologie et biométrologie cutanée, ce nouveau centre de recherche travaille sur différents axes de recherche. Au niveau de la peau des recherches en biologie cellulaire (photobiologie, vieillissement, le cheveu et ses annexes, inflammation et immunité) et en biométrologie (analyse d'image, reconstitution 3D).
Au niveau des épithéliums de revêtement, l'étude des allergies, de la cicatrisation, des greffes, du poil, du cheveu.
Le centre est supervisé entre autres par un conseil scientifique composé de chercheurs européens chargés de sélectionner les projets de recherche, de proposer de nouveaux axes, de dresser un bilan régulier de cette collaboration et de tenir le rôle d'expert et de conseil auprès des chercheurs du centre.
La collaboration public/privé est une longue histoire qui a permis que la recherche médicale progresse. Ce centre en est un bel exemple : le début d'un biopôle toulousain ?
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