Malgré quelque 2 millions de salariés et 760 000 entreprises, le secteur de « l'économie sociale », terme générique qui regroupe plusieurs familles organisées en groupements de personnes (coopératives, associations gestionnaires, mutuelles d'assurance et mutuelles santé), ne parvient guère à faire entendre sa voix aujourd'hui.
Créé le 30 octobre dernier, le conseil des entreprises et groupements de l'économie sociale (CEGES) veut précisément être reconnu par le gouvernement, les pouvoirs publics, les centrales syndicales et même l'Union européenne comme un interlocuteur et partenaire à part entière. Le CEGES succède au Comité national de liaison des activités mutualistes, coopératives et associatives (CNLAMCA) qui n'était, depuis 1970, qu'un organe d'expression interne. « Contrairement au monde capitaliste qui sait très bien s'entendre sur la façon de gérer le profit, le secteur de l'économie sociale a eu trop tendance à cultiver les particularismes et l'esprit des tribus gauloises », explique Jean-Pierre Davant, président du CEGES et également de la Mutualité française.
Ni anti-Medef ni anti-CGPME
Si le CEGES veut défendre une « autre forme d'entreprendre » (les groupements de personnes et non pas de capitaux), alternative à « la pensée unique libérale », Jean-Pierre Davant souligne que la création de cet organisme n'est « ni anti-Medef, ni anti-CGPME, ni anti-UPA » car « il faudra bien dialoguer avec les organisations patronales ». Petite structure qui se veut « souple », le CEGES compte s'appuyer sur les outils et organismes qui existent déjà en ordre dispersé et notamment les nombreux syndicats d'employeurs des différents secteurs représentés (associatif, mutualiste, coopératif, agricole, etc.). Le CEGES a déjà mis en place plusieurs groupes de travail sur le développement local, l'Europe, l'international, la fiscalité, la fonction d'employeur ou encore la formation. Il entend également être présent dans les grands débats de société tels que l'environnement ou la citoyenneté. Sur la mondialisation, ajoute Jean-Pierre Davant, « nous aurons une position propre qui ne sera ni celle de M. Seillière ni celle de M. Bové... ».
Le premier test de représentativité du CEGES interviendra dès 2002 à l'occasion des élections prud'homales auxquelles le CEGES souhaite présenter des candidats. « Nous trouverons une étiquette qui exprime nos valeurs », affirme Jean-Pierre Davant. Verra-t-on un jour des représentants du CEGES dans les conseils d'administration des caisses de Sécurité sociale ? « Ne brûlons pas les étapes, déclare encore Jean-Pierre Davant. L'objectif n'est pas d'occuper des chaises et des postes. D'abord, on rassemble notre camp. »
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