C'EST UNE ETUDE de saison qui paraît dans la revue « Heart », puisqu'elle s'intéresse aux bienfaits du chocolat. Tout particulièrement du chocolat noir, pour son pouvoir antioxydant. La démonstration, menée chez les fumeurs, est tout naturellement signée par des Suisses (F. Hermann et coll., Zurich). Des plaques de chocolat helvète à 73 % de cacao montrent une action favorable sur la fonction endothéliale et l'agrégation plaquettaire dans un groupe de vingt-cinq hommes volontaires. Les effets de la préparation fortement dosée ont été comparés à ceux du chocolat blanc (seulement 4 % de cacao). Des tabagiques ont été retenus, car, dans cette population, ces deux marqueurs du risque vasculaire sont toujours perturbés.
Un travail préliminaire a été effectué auprès de cinq des volontaires. Ils ont subi un écho-Doppler à haute résolution de l'artère brachiale avant et après ingestion de 40 g de chocolat (2, 4, 8 et 24 heures).
Ensuite, les vingt autres volontaires ont été répartis en deux groupes. Leurs fonctions endothéliales et plaquettaires ont été évaluées après une abstinence de 24 heures en aliments riches en polyphénols (thé, oignons, pommes, choux, vins et cacao), puis 2 heures après ingestion de chocolat noir ou blanc, selon le groupe.
La formule à 73 % de cacao provoque, dans l'artère brachiale, une amélioration de la dilatation médiée par le flux, par rapport à l'état antérieur (7 % contre 4,4 %). Et cet effet persiste environ 8 heures. De même, à 2 heures, la fonction plaquettaire est améliorée, avec une diminution de la contrainte de cisaillement, passant de 5 % avant ingestion à 3,2 %. Enfin, le statut antioxydant est significativement amélioré. Le chocolat blanc, en revanche ne provoque aucune amélioration de ces divers marqueurs.
L'amélioration de la dilatation artérielle médiée par le flux indique, selon les chercheurs, un effet spécifique sur l'endothélium. Ce qui confirme des travaux antérieurs sur les propriétés des produits à base de cacao, riches en flavonoïdes, et qui exercent des propriétés vasodilatatrices par le biais du monoxyde d'azote (NO).
Réduction de l'adhésivité plaquettaire.
De plus, dans l'étude, l'adhésivité plaquettaire, sous de fortes contraintes de cisaillement (typiques des sténoses sévères ou des plaques fragmentées), est réduite 2 heures après la prise du chocolat noir. Ici encore, les flavonoïdes seraient impliqués.
En pratique, la dysfonction endothéliale et l'activation plaquettaire sont en partie la conséquence de l'inactivation du NO dérivé de l'endothélium, sous l'action des espèces réactives de l'oxygène. Or le chocolat noir est bien plus riche en polyphénols, donc en antioxydants, que d'autres substance réputées antioxydantes. Dès lors, « une petite dose quotidienne de chocolat noir peut substantiellement majorer les apports d'antioxydants et être bénéfiques au plan vasculaire », concluent les Suisses.
« Heart » 2006 ; 92 : 119-120.
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