Arts
Assez unique en son genre, fidèle à sa formule, la galerie Schmit fait se succéder une série d'accrochages de prestiges où, moins soucieuse de rigueur historique que de répondre au simple goût de l'amateur, elle organise des ensembles équilibrant les grandes figures de l'art des XIXe et XXe siècles.
Des pièces peu connues
On y trouve des pièces souvent peu connues, provenant de collections particulières mais bien typiques de l'art de l'artiste dont elles illustrent la démarche. L'orientalisme latent chez Delacroix, cette sensualité un peu lourde de Courbet, et la cohorte de ces brillants impressionnistes qui ont donné un air de fête à l'art de leur temps, de Monet à Pissarro en passant par Sisley et Renoir, et qu'annoncent, avec des accents divers Boudin, Corot, Lépine ou Jongkind. En vedettes, Cézanne et sa rayonnante aquarelle, et un puissant bouquet de fleurs de Van Gogh.
En marge de l'exceptionnelle exposition Berthe Morisot du musée des Beaux-Arts de Lille, un portrait d'une plaisante harmonie et sérénité, où la touche légère de l'artiste ne chasse pas le souci d'une présence effective du modèle.
En suite logique de cette effervescence artistique « fin de siècle », l'art des débuts du XXe siècle est illustré par une page de cette fraternité picturale qui accompagne l'aventure du fauvisme et les débuts du cubisme. Un duo Derain-Marquet, découvrant la lumière méridionale, l'un à Collioure, l'autre à Saint-Tropez qui sont alors des hauts lieux de l'aventure picturale.
Le cubisme justement, dans un de ses aspects les plus novateurs, celui du collage, avec un Picasso peu connu et fort typique.
L'aventure de l'Ecole de Paris rassemble des personnalités aussi diversifiées que Modigliani, Utrillo ou Soutine, qui cohabitent sur les cimaises avec Dufy, Laurencin, Chagall, Villon, Vlaminck, témoignant d'une volonté d'éclectisme qui est le propre des cabinets d'amateurs au sens le plus humaniste du terme.
La galerie Aittouarès, de son côté, propose un ensemble de dessins de Bonnard provenant de la collection constituée par Antoine Sapiro. On est là dans un registre plus discret, une mélodie douce, celle de la rêverie.
Un crayon à la main, Bonnard faisait, de la moindre notation, un petit miracle de tendresse et de suavité. Le présentateur de l'exposition a raison d'évoquer Claudel parlant de « l'il qui écoute ». Celui de Bonnard est à l'affût du moindre frémissement de la nature, des êtres qui l'entourent, d'un présent magnifié dans les plus modestes de ses aspects.
Galerie Schmit, 396, rue Saint-Honoré, 75001 Paris. Jusqu'au 10 juillet.
Galeries Aittouarès, 2, rue des Beaux, 75006 Paris. Jusqu'à fin mai.
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