L'ASSISTANCE publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) vient d'adopter son budget prévisionnel pour l'exercice 2007. Le conseil d'administration s'est prononcé à 29 voix pour, 17 contre et 1 abstention. L'année 2007, à l'AP-HP, sera marquée par l'achèvement du contrat de retour à l'équilibre financier lancé en 2003. Une dernière tranche d'économies doit être réalisée cette année : l'établissement est censé mettre de côté 45 millions d'euros.
La plupart des syndicats de personnels non médicaux de l'AP-HP se sont opposés au projet budgétaire tel qu'il a été présenté au conseil d'administration. Ces organisations considèrent que les économies se font au détriment de l'emploi. «Nous estimons qu'environ 8000emplois non médicaux –des techniciens, des ouvriers, des administratifs...– ont disparu depuis le début du plan de retour à l'équilibre, déclare Daniel Dutheil, syndicaliste FO à l'AP-HP. Ce n'est pas fini: en 2007, il est prévu 512suppressions de postes de titulaires stagiaires.»
Egalement opposée au projet budgétaire de l'AP-HP, la mairie de Paris parle d'une politique «faussement à l'équilibre». L'adjoint de Bertrand Delanoë, qui préside le conseil d'administration de l'AP-HP, Alain Lhostis, relève que, «pour la première fois», les obligations d'économie se traduiront par la suppression de 37 équivalents temps plein de médecins.
C'est avec une autre grille de lecture que la direction générale de l'établissement interprète les chiffres prévisionnels : les créations d'emplois médicaux seront plus nombreuses que les suppressions, fait-elle valoir.
De son côté, le corps médical a soutenu et voté le nouveau budget. L'an dernier, trois médecins s'étaient abstenus lors du vote. Cette fois-ci, tous ont avalisé le projet. Le Dr Alain Faye, membre de la CME, promet toutefois d'être vigilant. «La précédente directrice générale, Rose-Marie Van Lerberghe, a laissé une situation financière fragile, estime ce chirurgien. L'AP-HP a dégagé un excédent de 24millions d'euros en 2006, mais ce n'est pas une grande victoire: l'établissement a fait plus d'économies que prévu en raison des nombreux postes paramédicaux vacants. C'est conjoncturel, on ne peut pas parler de stabilité financière.»
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