> Vos malades ont lu
VOTRE BEAUTÉ
Septembre
DES CRÈMES qui « rendent heureuse. Doit-on y croire »? La question qui figure en couverture de « Votre Beauté » pourrait prêter à sourire. Pourtant, elle conduit les lectrices de la revue à découvrir l'univers très sérieux de la neurobiologie cutanée. Depuis une dizaine d'années, la recherche médicale et cosmétique planche sur les relations intimes entre la peau et le système nerveux. Elle tente d'élucider le mécanisme d'action des neuromédiateurs, messagers chimiques qui sont véhiculés du cerveau vers la peau et synthétisés par les cellules cutanées. Ils permettent d'identifier les sensations cutanées comme le froid ou le chaud et aident la peau à jouer son rôle de barrière cutanée. Mais ils sont aussi à l'origine de réactions inappropriées. A la moindre agression, certaines peaux libèrent en masse des neuropeptides aux propriétés pro-inflammatoires, provoquant rougeurs, picotements ou prurits. Quelques laboratoires ont mis au point des soins désensibilisants qui modulent leur libération et gênent leur activité. Les liens entre maladies de peau et psychisme sont connus : « Lorsque le cerveau souffre, la peau le sait et peut souffrir à son tour », résume le Dr Pomey-Rey. Alors pourquoi ne pas tenter de la protéger des émotions négatives, en modulant l'action des mauvais médiateurs ? Des recherches sont faites en ce sens, comme sont étudiés les effets du stress sur la peau.
SCIENCE ET AVENIR
Septembre
Ail, le disulfure de diallyle
LES VERTUS de l'ail sont connues depuis l'Antiquité, tandis que ses effets bénéfiques sur le cœur et les artères en font l'un des ingrédients incontournables du régime méditerranéen. La revue « Science et vie » lui consacre une partie de sa rubrique « Vivre ». Au XIXe siècle, Pasteur démontre son action sur les bactéries Gram positif. Effet dû, on le sait, à l'allicine. Les blessés de la Première Guerre mondiale ont pu en bénéficier grâce à l'application sur les plaies de compresses imbibées de jus d'ail. L'espoir des chercheurs aujourd'hui repose sur les propriétés d'un extrait liquide d'allicine qui semble actif sur des staphylocoques résistants.
Les propriétés des dérivés soufrés représentent une autre voie de la recherche actuelle. S'ils sont responsables de la mauvaise haleine provoquée lors de l'ingestion d'ail, certains sont bénéfiques. Deux d'entre eux, le sulfure et le disulfure de diallyle, sont capables in vitro de neutraliser les cellules cancéreuses, notamment dans les cancers digestifs (côlon et estomac). Les études épidémiologiques semblent le confirmer mais « il faut souligner que les études in vitro et in vivo sont réalisées à des doses très élevées, supérieures à 20 g par jour », souligne Nathalie Druesne-Pecollo, auteure d'une thèse sur le sujet.
MARIE CLAIRE
Septembre
IVG, on y a droit mais pas tous les ans
CRI D'ALERTE dans le numéro de septembre de « Marie Claire » : « Deux cent mille IVG par an, ça suffit. » Le magazine, qui a été à l'avant-garde du combat pour l'avortement, explique aujourd'hui : « Ce n'est pas parce que l'"on y a droit" qu'il faut faire une IVG tous les ans, qu'il faut jouer avec son corps et risquer une intervention. » Il est vrai que « l'utilisation de cette liberté, encore jeune dans la tête des femmes et des hommes, est parfois plus compliquée qu'il n'y paraît ».
En guise de soutien à la réflexion, la revue propose à ses lectrices un test contraception ; tout ce qu'il faut savoir pour ne pas avorter. En quatorze questions sont passés en revue les clefs d'une bonne utilisation de la pilule, la gestion des oublis ou le recours à la pilule du lendemain. Quant au préservatif, « s'il reste le seul moyen pour se protéger du sida, il n'est pas superefficace comme contraceptif ». Avec 21 % de grossesses, il serait même moins performant que les méthodes de grand-mères, l'abstinence périodique (20 %) et le retrait (19 %).
FAMILI
Septembre
Doulas et sages-femmes
LEUR NOM semble venir tout droit d'Afrique. Pourtant, c'est en référence à la langue de Socrate que les Américaines ont baptisé « doulas » ces femmes qui, moyennant finances, les accompagnent tout au long de la grossesse, pendant l'accouchement et après. Né aux Etats-Unis et encore marginal, le phénomène ne cesse de s'amplifier. « Ni sorcières, ni marabouts, ni gourous, ce sont d'abord des femmes qui ont vécu l'expérience », elles aident les futures mamans à vivre leur grossesse et sont en quelque sorte leurs interprètes auprès du corps médical. Leur disponibilité 24 heures sur 24 à raison d'un forfait de 500 euros est un atout.
Mais pour certaines sages-femmes, notamment celles qui ont choisi l'exercice libéral, la concurrence est déloyale. « Des sages-femmes au rabais » et moins bien formées, résume le magazine. D'autres affirment que beaucoup d'entre elles « jouent la carte de la surmédicalisation », parce que « leur formation est tout entière axée sur la pathologie. Qu'on ne s'étonne pas que les femmes se tournent vers les doulas ». Quant aux futures mères, elles affirment avoir besoin des deux.
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