Le bond en avant des remplaçants

Publié le 01/09/2008
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Le baromètre des ARAPL confirme en 2007 ce que laissait déjà entrevoir 2006. Les revenus imposables déclarés par les médecins remplaçants ont enregistré une nouvelle progression de leur bénéfice. C'est la deuxième plus forte hausse des médecins libéraux enregistrée par l'UNAPL. Les résultats – 8,6 % d'augmentation des revenus annuels moyens (43 000 euros) – confirment les impressions ressenties ces derniers mois. Les médecins remplaçants connaissent une situation très favorable. «Cela prouve deux choses, commente le Dr Fabien Quédeville, président du Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) : qu'il y a de plus en plus de demandes pour se faire remplacer et que les médecins remplaçants sont en position de force pour obtenir une rétrocession d'honoraires plus importante.» Il y a quelques années, ils demandaient une rétrocession de 70 %. Ils en réclament aujourd'hui en moyenne 80 %. Il n'est pas rare que les praticiens qui souhaitent absolument trouver un suppléant à certaines périodes de l'année reversent 100 % des honoraires. Les médecins remplaçants sont actuellement plus de 11 000 recensés à l'Ordre des médecins français, selon une récente enquête menée par l'Intersydicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG). Comment expliquer cette explosion de leur effectif ? Depuis quelques années, et plus particulièrement depuis la mise en place du parcours de soins en juillet 2005, les jeunes généralistes diplômés rechignent à franchir le pas de l'installation, dont l'âge moyen est de 39 ans. Les formalités administratives et les craintes rencontrées pour se constituer une patientèle les incitent à prolonger leur activité de remplacement. Il leur apparaît plus avantageux d'exercer en tant que remplaçant plutôt que de visser leur plaque. Cette situation n'est pas d'ailleurs sans poser de problème. Les médecins remplaçants n'exercent pas à plein-temps. «Demain, les médecins vont-ils continuer à s'installer? s'interroge le Dr Quédeville. Cela pourrait devenir inquiétant pour l'accès aux soins de nos concitoyens. Il serait temps de mettre en place une véritable politique d'incitation à l'installation.» La création d'un statut de médecin remplaçant est évoquée. Ce statut, censé renforcer les droits des remplaçants, les incitera-t-il pour autant à franchir le pas de l'installation ? Rien n'est moins sûr.

> CH. G.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8409