L’obésité est considérée comme une maladie car elle engendre de nombreuses complications, mais elle n’est pas une fatalité. Maigrir reste un véritable challenge pour les patients. On ne compte plus les régimes alimentaires qui fleurissent à chaque saison pour maigrir plus, plus vite et sans risque. Dans cette foire aux régimes qui comprennent de multiples variations parfois subtiles, il est difficile de s’y retrouver. Régimes hyperprotéinés, régimes hypocaloriques, régimes d’exclusion, régimes dissociés, mais quel est en définitive le plus efficace pour perdre du poids ? Le patient les essaie souvent tous à tour de rôle.
Aucun régime en particulier ne se distingue par une efficacité supérieure aux autres. La perte de poids est la même après un an de suivi pour les régimes hypoglucidiques et hypolipidiques : telle est la conclusion d’une équipe de chercheurs canadiens qui a comparé les résultats de 48 essais cliniques de régimes sur des sujets en surpoids ou obèses (IMC = 25 k/m2). Pour les régimes hypoglucidiques la perte de poids était de 8,73 kg à 6 mois et de 7,25 kg à 12 mois. Elle était quasiment équivalente pour les méthodes hypolipidiques, de 7,99 kg à 6 mois et 7,27 kg à 12 mois. On est loin de certaines publicités promettant la perte de poids 5 à 10 kg en 1 mois ! Les régimes hyperprotéinés n’ont pas été évalués par manque de données.
7 000 patients
Cette métaanalyse originale et rigoureuse menée chez plus de 7 000 sujets obèses et comparant trois grands types de régimes (pauvre en glucides ≤ 40 %, pauvre en lipides ≤ 20 % ou équilibré) confirme le courant de pensée actuel selon lequel le meilleur régime est « celui qui plaît », celui auquel le sujet adhère le mieux. Un bon régime alimentaire est un régime qui doit être adapté à sa nature. Il s’agit d’un véritable « projet » personnalisé qui doit être mené sur le long terme avec le soutien constant du praticien et de la famille car la perte de poids est difficile et longue à obtenir.
L’objectif d’un tel projet consiste en général à aider le sujet obèse à analyser et gérer ses vrais besoins alimentaires et à lutter contre les comportements pulsionnels qu’il a développés pour tenter de combler des manques où de satisfaire des émotions.
Cette métaanalyse a mis en exergue l’importance de l’accompagnement de ces sujets et de la pratique sportive et a pointé du doigt les effets secondaires des régimes amaigrissants. Les régimes hypoglucidiques auraient plus d’effets secondaires que les régimes hypo lipidiques à savoir constipation, maux de têtes, mauvaise haleine… Les régimes hyper protéinés, quant à eux, ont des effets sur le long terme sur la fonction rénale et les pertes calciques.
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