« Clean », d'Olivier Assayas

Le bon choix

Publié le 24/05/2004
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ASSAYAS connaît bien Maggie Cheung. Il a été marié avec elle, l'a dirigée dans « Irma Vep » (1996), sait qu'elle est loin de l'image quasi immatérielle donnée par « In The Mood For Love ». C'est ce qui lui a inspiré le personnage de « Clean », une femme entre plusieurs mondes, qui ne sait pas très bien qui elle est.
Elle s'appelle Emily, et, au début du film, se trouve avec son compagnon, un musicien de rock alternatif qui a eu son heure de gloire, dans un motel minable d'Hamilton, au Canada. Emily se drogue depuis des années et ne s'occupe pas de son fils, élevé par ses grands-parents au Canada. Mais les événements vont l'obliger à changer.
Du Canada à Paris, Assayas suit Emily, qui essaie de reconstruire sa vie. Rencontres décevantes, amies qui ont changé, famille qui se dérobe, cela ne sera pas facile, comme le montre le réalisateur en scènes courtes et incisives (avec notamment un joli numéro, à la limite de la caricature, de Jeanne Balibar).
Parallèlement, on découvre, peu à peu, le deuxième personnage du film, le grand-père, incarné avec beaucoup de sensibilité et d'épaisseur par Nick Nolte. « Evidemment, il y a quelque chose d'ironique à me voir incarner un tel rôle, alors que tout le monde sait que j'ai été dépendant de plusieurs choses, dit-il (...) Je suis la preuve vivante que, naturellement la vie vous change. »
Il est un atout de poids pour le film, qui commence très bien et finit de façon un peu banale. Cela n'est pas grave, car la frémissante Maggie Cheung a occupé l'écran avec intensité. Moins ambitieux que pour « Demonlover », Olivier Assayas a eu l'intelligence d'éviter le mélodrame et de se contenter de filmer au plus près son actrice. Il a fait le juste choix.

> R. C.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7546