IL AURA DÛ attendre l'âge de 65 ans pour goûter au bonheur de l'état d'apesanteur. «C'était génial, a-t-il commenté, en s'exprimant par l'intermédiaire d'un ordinateur branché sur un synthétiseur vocal, j'aurais pu continuer encore et encore… Espace, je suis là!»
Cela faisait longtemps que l'auteur d'« Une brève histoire du temps », privé de l'usage de ses muscles depuis quarante ans par une forme atypique de SLA, voulait aller dans l'espace. Son rêve s'est réalisé à bord d'un Boeing 727-200 modifié, affrété par la société de tourisme spatial Zero Gravity. Montant jusqu'à 10 000 m d'altitude à un angle de 45 degrés, l'appareil, capitonné comme les avions de la Nasa, a plongé de 2 500 m, faisant flotter ses passagers pendant une trentaine de secondes, avant de renouveler la manoeuvre à huit reprises. Vêtu d'une combinaison de vol bleu nuit, l'astrophysicien britannique était accompagné de quatre médecins et de deux infirmiers ; assis au départ, lorsque l'appareil a atteint son apogée avant de plonger, il a été soulevé par deux personnes qui l'ont guidé avant de le laisser flotter librement.
«Le PrHawking a atteint le ciel et touché le paradis», s'est écrié, lyrique, le patron de la société Zero Gravity. Pendant quatre minutes, l'apesanteur aura permis au scaphandre de son corps de jouer les papillons, selon la célèbre métaphore du journaliste Jean-Dominique Bauby, lui-même atteint du locked-in syndrome.
Non content d'avoir réalisé une prouesse inaccessible à la plupart de ses contemporains valides, le spécialiste des trous noirs entend maintenant aller pour de bon dans l'espace : il devrait participer d'ici à deux ans au premier vol suborbital de la compagnie de tourisme spatial Virgin Galactic, créée par le magnat britannique Richard Branson. Ce vol est prévu, pour 2009, à bord d'un engin emporté sur le dos d'un avion ; cinq autres passagers y prendront part, avec deux pilotes, pour un quart d'heure en apesanteur, à 120 km au-dessus de la terre.
Stephen Hawking ne s'adonne pas à ces projets par pur plaisir personnel. Militant de l'espace, il veut encourager le public à s'intéresser aux vols spatiaux pour préserver l'avenir de l'humanité. «La vie sur Terre est de plus en plus menacée de destruction, estime-t-il. Avec des désastres comme le réchauffement climatique, la guerre nucléaire, un nouveau virus génétiquement créé par des humains et quantité d'autres dangers.» Face à toutes ces possibles apocalypses, l'astrophysicien, qui a interprété son propre rôle dans un épisode de « Star Trek », veut convaincre que le salut vient du ciel.
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