LE B-NATRIURETIC peptide (BNP) est une hormone peptidique libérée principalement au niveau du myocarde en réponse à une contrainte reçue par les cellules musculaires. Le BNP, qui est largement étudié, induit une augmentation du volume urinaire et de l'excrétion sodée, un relâchement des muscles vasculaires lisses, une vasodilatation, une inhibition du système nerveux sympathique et du système rénine-angiotensine aldostérone. Ces effets physiologiques ont pour résultat une amélioration des conditions de la charge ventriculaire. Tout cela a conduit à développer des BNP recombinants en tant qu'agents thérapeutiques pour traiter l'insuffisance cardiaque.
Par ailleurs, le BNP (tout comme l'atrial natriuretic peptide, une autre hormone de la même qualité) fait l'objet de nombreux essais pour évaluer sa valeur en tant qu'instrument de mesure biologiques.
C'est dans cet ordre d'idée que l'étude « Basel » (B-Type Natriuretic Peptide for Acute Shortness of Breath Evaluation), publiée par Christian Mueller et coll. (Bâle) a été réalisée.
Une dyspnée non due à un traumatisme.
C'est une étude prospective randomisée menée aux urgences portant sur 452 patients présentant pour tout symptôme une dyspnée non due à un traumatisme. Ils ont été assignés au hasard soit à une stratégie diagnostique standard (ECG, oxymétrie, radio...), soit à une évaluation incluant la mesure du BNP par un test rapide réalisé au lit du malade.
Les résultats montrent que la prise en compte du taux de BNP, permettant un diagnostic plus sûr, produit une diminution de la nécessité d'hospitalisation (75 % des patients du groupe BNP contre 85 % du groupe contrôle), du besoin en soins intensifs (15 % versus 24 %), de la durée d'hospitalisation (8 jours versus 11 jours) et du coût du traitement, qui est globalement réduit de 26 %.
« Etant donné la morbidité associée à la dyspnée aiguë et le coût de l'insuffisance cardiaque chronique, de la bronchopneumopathie chronique obstructive et des autres pathologies dyspnéisantes, le dosage du BNP se révèle particulièrement rentable », concluent les auteurs.
Moins de 100 ou plus de 500 pg/ml.
Les cliniciens considèrent qu'un taux de BNP, inférieur à 100 pg par millilitre, est associé à un diagnostic d'insuffisance cardiaque congestive improbable, alors qu'au-dessus de 500 pg/ml, le diagnostic est considéré comme probable. Pour les taux intermédiaires, le jugement clinique associé aux résultats des examens complémentaires est recommandé.
Environ un tiers des économies sont réalisées parce que la mesure du peptide a conduit à un diagnostic alternatif qui ne méritait pas d'hospitalisation.
« Ces résultats sont cohérents avec la haute valeur prédictive négative d'un taux bas de BNP pour le diagnostic d'insuffisance cardiaque », précisent deux commentateurs.
« New England Journal of Medicine », n° 350 ; 7, 12 février 2004, pp. 647-564 et commentaire pp. 718-719.
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