JAZZ-ROCK
Par Didier Pennequin
L E blues reste une musique très présente en ce début de millénaire. La production phonographique, la multiplication des festivals tout au long de l'année, le nombre de concerts et surtout la prolifération de jeunes artistes, tout cela est la preuve que la mère de quasiment toutes les musiques actuelles modernes n'a pas pris une ride. D'autant que depuis plusieurs décennie, le blues se conjugue en noir et blanc.
John Hammond Jr. n'est nullement le premier venu dans la planète blues. A 59 ans, il est le fils du célèbre producteur de jazz et de blues, John Hammond, qui aida, depuis presque 50 ans, toute une génération de musiciens à voir le jour aux Etats-Unis à l'image de Billie Holiday, Bob Dylan ou Bruce Springsteen. Aujourd'hui, le guitariste-chanteur revient avec un nouvel album, « Wicked Grin » (Pointblank/Virgin), produit par une autre figure du blues blanc, Tom Waits, à qui l'on doit également la quasi totalité des titres du disque. Dans cette production qui reprend tous les aspects modernes du blues, figurent aussi quelques invités de pointe outre Tom Waits, comme Charlie Musselwhite (harmonica).
L'organiste-chanteur-guitariste Lucky Peterson est une des grandes découvertes du blues moderne. Apparu sur le devant de la scène au début des années 1990, le jeune homme a toujours été passionné par le mélange des musiques noires américaines comme la soul music, le funk, le jazz, le R&B et, bien entendu, le blues. Chacun de ses albums reflète cette volonté de télescoper les genres.
Le dernier en date, « Double Dealin' » (Verve/Universal) est conforme à la règle : utilisation optimum des cuivres, groove très efficace, blues tonitruant. Le tout servi par un musicien explosif.
Voilà des années que le chanteur français Benoît Blue Boy écume les scènes hexagonales. La réédition de « Parlez-vous français », enregistré pour le label La Lichère (Frémeaux & Associés) en 1990, permet de mieux resituer ce guitariste, découvert dans les années 1970 par des pontes de la Louisiane et de la musique zydeco comme Zachary Richard. En quelques temps, B.B.B. est devenu une référence en matière de blues en France.
On la surnomme la « Matriarche du blues ». Etta James, 73 ans, est une figure mythique dont le style vocal se positionne entre Dinah Washington et Billie Holiday. Le groove et les rythmes R & B en plus, dont elle est une des dignes représentantes modernes comme le prouve son dernier CD, « Matriarch of The Blues » (Private Music/BMG), paru en France voici quelque temps déjà.
Vocalement impressionnante, Etta James est une chanteuse très expressive, admirablement soutenue dans cet album par une section de cuivres de qualité pour une musique tout à fait explosive.
Tout au long de sa carrière, le pianiste-chef d'orchestre-compositeur William« Count » Basie (1904-1984) a entretenu des relations particulières avec le blues et ses interprètes. La réédition d'un disque jusque-là inédit en CD, « Blues by Basie » (Columbia/Sony Music), gravé entre mai 1939 et novembre 1950, permet donc de retrouver le génial leader en trio, en petit comité ou avec sa grande formation aux solistes légendaires - Buck Clayton, Harry « Sweets » Edison (trompette), Lester Young, Don Byas, Buddy Tate (saxes), Walter Page (basse) ou Jo Jones (batterie) - pour accompagner le chanteur fétiche du Count, l'impressionnant Jimmy Rushing sur douze classiques du répertoire.
BLOC-NOTES
Claude Tissendier
Saxophoniste et clarinettiste, Claude Tissendier est un des piliers du grand orchestre de Claude Bolling. Cependant, en marge de cette activité, il dirige également une moyenne formation dont le style est entièrement tourné vers un jazz classique emprunté à Count Basie, Duke Ellington et autres étoiles des années prolifiques. A la tête de son octet, qui comprend d'excellents jazzmen français, Claude Tissendier revisite le passé et la tradition avec beaucoup d'inspiration.
Paris, Jazz club Lionel Hampton, hôtel Méridien-Paris Etoile (01.40.68.30.42), du 12 au 16 juin, 21 heures.
Kartet
Kartet est un groupe fondé voici une douzaine d'années par le claviériste Benoît Delbecq, qui a déjà quatre disques à son actif. A la suite de deux voyages en Finlande, en 1998 et 1999, la formation découvre une univers exceptionnel - surtout en hiver - d'où naîtra un disque très intense intitulé « Jyväskylä » (Naïve). Pour présenter cette nouvelle musique aux inspirations multiples, le groupe actuel s'est à nouveau réuni en attendant d'autres aventures.
Paris, institut Finlandais, 18 juin, 20 h 30.
Jean-Philippe Viret
Faire un premier disque en tant que leader à l'âge de 41 ans est toujours une formidable expérience et une belle aventure. Jean-Philippe Viret, contrebassiste qui a joué auparavant avec notamment Lee Konitz, Kenny Wheeler ou Emmanuel Bex, est donc un musicien très patient, qui a préféré la grande maturité personnelle et musicale avant de se lancer dans la direction d'un groupe. Le résultat est très révélateur de l'univers d'un jazzman complet.
Paris, Duc des Lombards (01.42.33.22.88), les 13 et 14 juin, 21 heures.
CD : « Considération » (Sketch/Harmonia Mundi).
Jethro Tull
Formation emblématique du rock anglais des années 1970 emmenée par un flûtiste complètement déjanté, Ian Anderson, Jethro Tull a été le groupe d'un tube planétaire, « la Bourrée ». Fortement influencé par le blues et le jeu à la flûte de Rahsaan Roland Kirk, Ian Anderson, 53 ans aujourd'hui, avait introduit une nouvelle dimension musicale dans un rock anglais soit très puissant soit totalement planant.
Paris, Olympia, 14 juin, 20 h 30.
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