Muddy Waters, né McKinley Morganfield (1915-1983), fut non seulement une figure de légende du blues urbain, version Chicago, mais aussi le musicien à l'origine de la carrière de la quasi-totalité des bluesmen et rockers blancs américains et surtout anglais, comme les Rolling Stones. Il y a trente ans, le guitariste-chanteur avait entrepris une tournée avec deux amis, James Cotton et le bluesman albinos blanc Johnny Winter.
« Breakin' it Up, Breakin' it Down » (Sony/BMG) est un CD inédit « live » qui rend compte de la tournée effectuée par ces trois monstres du blues moderne aux Etats-Unis – plus, notamment, Pinetop Perkins (piano) –, avec au programme une musique solide et remplie de l'énergie du direct, avec des reprises de titres comme le fameux « Got My Mojo Working ».
En l'espace d'une quinzaine d'années, le guitariste-chanteur et surtout compositeur Mighty Mo Rodgers s'est imposé comme une des figures essentielles du renouveau du blues. Arrivant de Los Angeles, après une enfance urbaine à Chicago, il a été révélé grâce à la force de ses textes – très souvent engagés, avec une touche philosophique et poétique – et à son approche diversifiée du blues.
Son dernier CD-DVD, au titre quelque peu provocateur, « Redneck Blues » (Dixiefrog/Harmonia Mundi), porte un nouveau regard à la fois critique et optimiste sur la politique et les institutions américaines et propose un voyage dans le Sud profond et ses récits. A écouter avec attention…
Le British Blues dans les années 1960 – avec des figures fondatrices comme John Mayall et Alexis Korner, puis ensuite Eric Clapton, Jeff Beck, Mike Fleetwood, Keith Richards, Mick Jagger et Eric Burdon – fut la première école blanche du blues outre-Atlantique. Depuis, d'autres classes studieuses sont apparues, notamment en France, avec des musiciens et chanteurs comme Bill Deraime, Jean-Jacques Milteau et Patrick Verbeke. Ecrivain, homme de radio, pédagogue, le guitariste-chanteur-compositeur nous propose, à l'approche de la soixantaine, une « Bluesographie » (Dixiefrog/Harmonia Mundi), qui tire à la fois le bilan de près de quatre décennies de carrière, commencée en Normandie, avec ses souvenirs (mai 68), ses points d'ancrage (Memphis, Paris, New Orleans) et se veut une projection sur un avenir où le blues sera toujours roi et bien vivant. On est donc très loin du testament…
Les femmes aussi.
De sujets de chansons de blues, les femmes sont passées au stade d'actrices et de participantes. Pour cela, il fallut des pionnières comme Marie Knight. Chanteuse auprès de Sister Rosetta Tharpe pendant vingt ans, Marie Knight, 78 ans, est une grande voix du blues et du gospel.
Pour son retour après des années de silence, elle a décidé, dans son CD, « Let us Together » (Dixiefrog/Harmonia Mundi), de rendre un très vibrant et émouvant hommage au Reverend « Blind » Gary Davis (1896-1972), qui fut le premier à mélanger musique sacrée (gospel) et profane (blues) et une source d'inspiration pour des artistes comme Bob Dylan ou Ry Cooder. Pour ce travail, la chanteuse s'est associée au guitariste Larry Campbell, qui s'est inspiré de Gary Davis pour affiner son style.
Avec sa voix céleste et un sens particulier du rythme, Pura Fe' a récemment bouleversé la planète blues. Indienne Tuscarora par sa mère, sud-américaine et corse par son père, mélangeant blues, musique indienne traditionnelle et folk song, la chanteuse-guitariste s'est imposée en France grâce à l'originalité de sa démarche musicale.
Après un premier album aux multiples récompenses (prix Académie Charles Cros 2006), Pura Fe' récidive avec « Hold The Rain » (Dixiefrog/Harmonia Mundi), qui, comme le précédent, colporte des messages profonds et dignes pour la reconnaissance de la nation indienne outre-Atlantique et confirme l'engagement politique d'une chanteuse authentique.
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