JAZZ/ROCK
B. B. King, qui fête ses 78 ans le 16 septembre, est considéré comme le dernier « roi » du blues, notamment depuis la disparition d'autres figures emblématiques d'une musique matrice. Certes, aujourd'hui, les apparitions du chanteur et de sa fidèle guitare Lucille (toujours une Gibson !) se font rares, et quand ce grand monsieur se produit sur scène, il joue de plus en plus assis sur une chaise. Mais la magie est toujours présente. En plus de 50 ans de carrière, Riley B. King, né dans le Mississippi, a été une source d'inspiration pour de nombreux autres guitaristes, notamment dans la vague des bluesmen blancs de la fin des années 1960. C'est en fait grâce à de précieux disciples comme Eric Clapton, Jimmy Page, Jeff Beck, Johnny Winter ou plus tard Stevie Ray Vaughan, que B. B. King, déjà reconnu dans le monde du blues, a connu une véritable aura internationale.
Une renommée et une notoriété qui permet aujourd'hui à ce géant de s'attaquer au répertoire de la chanson américaine, comme en témoigne son dernier CD, « Reflections » (MCA/Universal). Treize titres ont été choisis. Treize chansons déjà immortalisées par d'autres - de Louis Armstrong, pour l'incontournable « What A Wonderful Workd », à Count Basie, Frank Sinatra, Dean Martin, Elvis Presley, Nat King Cole, Benny Goodman, Django Reinhardt ou Sam Cooke -, mais qui, sous le doigté et le charme de B. B. King, deviennent de nouveaux classiques. Un excellent recueil de standards.
Le guitariste/chanteur Albert King - aucun lien de parenté avec B. B. ! - fut une autre personnalité remarquable du blues moderne. Né Albert Nelson en 1923 - dans la même ville que B. B. (!), Indianola (Mississippi) - et décédé en 1992 d'une crise cardiaque à Memphis (Tennessee), Albert King fut un des premiers guitaristes électriques de la période post-Seconde Guerre mondiale.
Autodidacte et gaucher, mais jouant avec des cordes montées comme pour un droitier, il a inspiré nombre de guitaristes, dont bien sûr Jimi Hendrix, Eric Clapton ou Mike Bloomfield. C'est à partir de 1966, après avoir signé pour le célèbre label de rhythm'n'blues Stax Records, qu'il va véritablement acquérir une stature internationale. En 1978, quand il grave en direct de Chicago « Talkin' Blues » (Thirsty Ear/Night&Day), Albert King est à l'apogée de sa carrière et de son style mordant et tranchant. Dans ce CD où se côtoient des thèmes et un entretien exclusif, figure notamment le titre phare du guitariste « Born Under A Bad Sign » (coécrit avec Booker T. Jones), repris par de nombreux adeptes du King. Du soul blues à l'état pur.
Le tromboniste Big James Montgomery, 42 ans, a été une des révélations bluesy du printemps. Présent en France avec son groupe, The Chicago Playboys, il a montré une face moderne du blues avec de forts accents soul et funk comme le prouve son dernier album, « Blues Power » (Isabel Records/Night&Day), regroupant deux sessions musclées enregistrées en 1998 et en 2000 à Chicago.
Le blues est aussi affaire de compilations à l'image de ces trois albums thématiques sortis dans une collection intitulée « Crucial » (Crucial Harmonica Blues, Guitar Blues et Chicago Blues - Alligator Records/Night&Day), qui permettent de réentendre des artistes aussi talentueux que Sonny Terry, Junior Wells, Luther Allison, Albert Collins, Johnny Winter, Koko Taylor, Pinetop Perkins, Hound Dog Taylor ou Carey Bell.
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