Le PNNS 2, ça marche ! Roselyne Bachelot a précisé jeudi que « le surpoids et l’obésité de l’enfant était passé de 18 % à 16 % entre 2000 et 2007 ». Chez l’adulte, la consommation des cinq fruits et légumes a augmenté de 16 % et les apports sucrés ont reculé de 10 %. « Deux tiers de nos concitoyens suivent une activité physique conforme, soit 30 minutes par jour, » a ajouté la Ministre, qui a souligné l’exemplarité de ce plan à l’échelon international. Le Plan National Nutrition Santé (PNNS) a réussi à irriguer les initiatives régionales. Ainsi, quatre départements se sont particulièrement impliqués : la Moselle, la Haute-Saône, la Vendée et la Gironde. 203 villes et 8 communautés de ville sont partie prenante dans une initiative qui doit se jouer sur la durée et à différents niveaux de la société.
A cet égard, les industriels ont joué le jeu puisque 18 grandes entreprises ont signé les chartes d’engagement nutritionnel permettant de rendre les produits « plus sains ». L’Observatoire de la qualité alimentaire (OQALI) estime que ces chartes permettent de réduire d’environ 9000 tonnes de sucre consommés par an et d’environ 4300 tonnes de lipides. Le Pr Hercberg a insisté sur la cohérence du projet permettant une action synergique et complémentaire nécessaire à une vraie politique de santé publique. Le volet recherche n’a pas été oublié puisque l’étude Nutrinet a réussi à recruter 130 000 internautes après un an d’existence.
Résultats inégaux
Les pôles d’accueil pour les personnes obèses ont été développés dans les régions avec un financement de plus de 4 millions pour acheter des équipements adaptés. La Ministre a rappelé que les centres de référence régionaux de prise en charge de l’obésité, recommandés par le rapport Basdevant, devraient voir le jour. «Les ARS devraient lancer des appels d’offres sur la base des cahiers des charges disponibles » a-t-elle indiqué. Le rapport de l’IGAS est plus sévère que la ministre. Alors que celle-ci se réjouissait mercredi soir devant les députés que le pourcentage d'adolescents obèses ou en surpoids avait baissé en France depuis 2000 de 18 à 16 %, l’Inspection générale des affaires sociales pointe la progression de l’obésité dans les milieux socio-économiques défavorisés. « Ce constat fait émettre de fortes réserves sur le caractère adapté et le niveau d’intensité des actions engagées par le PNNS, même si les fondements du PNNS restent solides en termes de santé publique » peut-on lire dans le rapport. La dénutrition de la personne âgée mérite elle aussi des mesures plus fortes. Quant à l’aide alimentaire aux populations défavorisées, le PNNS a montré là aussi des limites en terme d’accompagnement nutritionnel. Une nouvelle version du PNNS devrait être précisée dans les semaines à venir.
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