La population française a continué de croître en 2010 au même rythme que les années précédentes et a franchi le cap des 65 millions d’habitants, selon le bilan démographique annuel de l’INSEE présenté mardi matin. Cette croissance est davantage portée par le solde naturel (+283 000 personnes) que par le solde migratoire. En effet, l’année dernière, l’espérance de vie qui avait fait une pause en 2008 et augmenté légèrement en 2009 a renoué avec une forte augmentation que l’Insee interprète comme « un retour à la tendance de long terme ». Ainsi, un bébé né en 2010 peut espérer vivre jusqu’à 78,1 ans si c’est un garçon et 84,8 si c’est une fille, soit quatre mois de plus que l’année précédente.
Dans le même temps, la natalité l’année dernière a été une des plus forte des 25 dernières années, proche des records de 2006 et 2008 : 828 000 enfants sont venus au monde. La fécondité des Françaises a retrouvé le niveau de la fin du baby-boom avec 2,01 enfants par femme alors que l’âge moyen à l’accouchement a atteint les 30 ans. « La progression de la fécondité est imputable en totalité aux femmes de plus de 30 ans et surtout à celles de 35 ans ou plus » note l’INSEE. Il reste que la France continue de vieillir : l’âge moyen des hommes est de 38,9 ans et celui des femmes de 41,9 ans. Les personnes de plus de 65 ans représentent 16,8 % de la population française. « En France, les générations nombreuses du baby-boom (1946-1973) n’ont pas encore atteint l’âge de 65 ans, souligne l’INSEE. Mais dès l’année prochaine, les premiers baby-boomers atteindront cet âge, ce qui contribuera à augmenter fortement la part des seniors dans la population française ».
Ces données démographiques de l’INSEE peuvent être lues en regard avec le rapport annuel du ministère de la Santé sur l’état de la santé de la population publié la veille. Cette étude la DREES, le service statistique du ministère de la Santé, vise à suivre les objectifs de la loi de santé publique 2009-2010. « Comparativement aux pays de même niveau de vie, l’état de santé en France apparaît globalement bon » estime la DREES en soulignant l’espérance de vie la plus élevée d’Europe. « Paradoxalement, si l’espérance de vie des hommes est moins élevée que celle des femmes, les hommes à âge égal, se sentent en meilleure santé, déclarent moins de maladies, moins de limitations fonctionnelles et recourent moins aux soins que les femmes » ajoute la DREES.
Par rapport aux objectifs de la loi de santé publique, les résultats les plus satisfaisants concernent les enfants : le surpoids et l’obésité se stabilisent voire régresse chez les plus petits (5-6 ans) et l’état de santé bucco-dentaire s’améliorent. En revanche, la couverture vaccinale est encore insuffisante surtout pour le ROR et l’hépatite B. Chez les adolescents, la consommation d’alcool et surtout de tabac a nettement diminué depuis le début des années 2000.
Enfin, c’est pour la mortalité prématurée que la France a toujours des résultats beaucoup plus mauvais que ses voisins européens. Les décès avant 65 ans représentent 20 % de l’ensemble des décès et 70 % concernent des hommes. Un tiers sont associés à des causes de décès « évitables par des actions de prévention primaire ». Mais depuis 2000, les accidents de la circulation, le sida et les causes de décès liés à l’alcool ont fortement diminué. En revanche, « le suicide reste une cause de mortalité préoccupante ». Enfin, il est à noter que l’avantage féminin en matière de santé s’érode, avec un coupable désigné : le tabac.
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