L'administration au long cours des corticoïdes inhalés n'empêche pas la détérioration de la fonction pulmonaire des patients atteints de BPCO, mais elle réduit significativement le nombre d'exacerbations, améliore l'état de santé, réduit le nombre d'hospitalisations, voire augmente leur espérance de vie. L'étude COPE a démontré que, a contrario, la cessation de leur administration peut provoquer la dégradation d'une BPCO jusque-là stable et augmenter le nombre des exacerbations. L'efficacité des corticoïdes inhalés est en fait grevée par les problèmes d'observance, a souligné le Pr Emiel Wouters (Pays-Bas) : seul un patient sur cinq suit son traitement sans interruption dès la première année de prescription.
Leur association avec les bêta 2-mimétiques de longue durée d'action fait partie des recommandations pour le traitement de la BPCO sévère. Plusieurs études ont démontré l'intérêt de Seretide, qui associe propionate de fluticasone et salmétérol dans la même présentation. La fonction pulmonaire (appréciée d'après le débit expiratoire de pointe matinal) est améliorée rapidement, dans les 24 heures. Ce résultat se maintient à un an. Dès la première semaine, la symptomatologie s'améliore : diminution de l'essoufflement, de la toux, du nombre des réveils nocturnes et du recours à un traitement d'appoint. L'état de santé, mesuré par le SGRQ (St. George's Respiratory Questionnaire) et par le CRDQ (Chronic Respiratory Disease Questionnaire), est meilleur à partir de la huitième semaine de traitement et le reste au bout d'un an. En quelques mois, le patient peut reprendre certaines activités quotidiennes.
L'un des critères clés pour évaluer le traitement de la BPCO est représenté par les exacerbations. Après un an de traitement par Seretide, leur nombre et leur sévérité sont diminués. Chez les patients dont le VEMS était inférieur à 50 %, les exacerbations moyennes et sévères ont diminué, en moyenne, de 30 %, et de 42 % chez ceux dont les exacerbations réclamaient une corticothérapie orale. Pour le Pr Jorgen Vestbo (Royaume-Uni), il est vraisemblable que, par cette action sur les exacerbations, Seretide puisse ralentir l'évolution de la maladie et diminuer sa mortalité, ce que va vérifier l'étude multicentrique TORCH (TOwards a Revolution in COPD Health), actuellement en cours auprès de plus 6 000 patients et qui seront suivis pendant trois ans.
Deux études conduites au Royaume-Uni et citées par Trent McLaughlin (Etats-Unis) viennent à l'appui de cette hypothèse. L'une, rétrospective, ayant inclus plus de 4 500 patients de la base de données GPRD (General Practice Research Database), a constaté une baisse de 16 % du risque de réhospitalisation chez les malades recevant des corticoïdes inhalés seuls et de 41 % chez ceux traités par une association de corticoïdes inhalés et de bêta 2-mimétiques de longue durée d'action. « Les études rétrospectives ne remplacent pas les essais cliniques randomisés, a commenté Rod Taylor (Royaume-Uni), mais elles ont l'avantage de donner aux praticiens et aux responsables de santé publique un aperçu dans la vraie vie des effets et des possibilités des traitements. » L'autre étude, qui a analysé les résultats de plusieurs travaux, a montré que les patients recevant cette association avaient un risque de décès significativement inférieur à celui des patients ne recevant que du propionate de fluticasone.
Enfin, le Pr Emiel Wouters (Pays-Bas) a présenté les résultats préliminaires de l'essai randomisé COSMIC, dont l'analyse est en cours, dans lequel les patients après avoir reçu Seretide pendant trois mois ont été répartis en deux groupes. Dans le premier, les patients ont continué à recevoir du Seretide, alors que dans l'autre, seul le salmétérol a été poursuivi pendant douze mois. Il n'y a pas de différence significative entre les deux groupes en ce qui concerne le nombre des exacerbations (le Pr Wouters suggère que l'explication en est la prolongation des effets anti-inflammatoires du corticoïde) et l'état de santé général. La consommation de médicaments d'appoint a été plus faible dans le groupe Seretide alors qu'une aggravation de la fonction respiratoire et de la symptologie a été constatée dans le groupe salmétérol. C'est donc bien la synergie des deux molécules qui est efficace, le retrait du corticoïde s'accompagnant d'une aggravation de la BPCO.
Conférence de presse et symposium organisés par les Laboratoires
GlaxoSmithKline : « BPCO : les progrès thérapeutiques actuels vont-ils augmenter l'espérance de vie ? ».
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