POURSUIVRE DES ETUDES quand on est hospitalisé, c'est possible. Le centre scolaire de l'hôpital de la Timone (350 lits d'enfants), installé dans les locaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, en témoigne. Il accueille annuellement 2 000 élèves âgés de 5 à 18 ans. Quatorze enseignants plein-temps, dont dix professeurs des écoles spécialisés et quatre du secondaire, également formés à ce type d'enseignement, font vivre l'établissement, public et laïc, qui relève de l'Education nationale.
«Pour certains patients, les cours se déroulent en classe –chaque service est pourvu d'une salle à cet effet– et le plus gros du travail a lieu au chevet de l'élève, y compris avec ceux qui se trouvent en chambre d'isolement», explique au « Quotidien » le directeur, Christian Duch. Le rythme des journées est calqué sur celui de l'école ordinaire, comme les vacances. Le recours aux outils informatiques est d'une grande utilité. Avec les longues hospitalisations, pour cancer ou maladies du sang (12 mois), anorexie (de 2 à 6 mois) ou encore dialyse trihebdomadaire, est établi, de concert avec l'école d'origine et le médecin scolaire, un «projet de scolarisation adapté» associé à un «suivi éventuel à domicile».
Brevet des collèges, BEP et baccalauréat se conjuguent avec les examens médicaux. Les épreuves sont organisées dans plusieurs salles, en fonction de l'état de santé des jeunes. Les candidats composent dans «des conditions normales», avec des copies anonymes, en présence de surveillants. Ils bénéficient d'un tiers de temps supplémentaire, parfois d'un secrétaire. Tout est mis en oeuvre en collaboration avec les services de l'inspection d'académie, les médecins et les enseignants pour que les hospitalisés se sentent des étudiants à part entière.
Cette année, sur une vingtaine de candidats au bachot, quatre le passeront à l'hôpital, et les autres se rendront dans les centres d'examens de leur lycée respectif. Ainsi, un dialysé ira à l'extérieur, contrairement à un élève atteint d'une maladie contagieuse ou trop affaibli. En 2005-2006, sur une dizaine de candidats, dont un resté à la Timone, il y a eu 80 % de réussite, un taux constant depuis l'ouverture de l'établissement en 1973. «Cela représente un effort très important pour les filles et les garçons en traitement, et en même temps l'examen du baccalauréat stimule leur envie et le besoin de guérir», commente Christian Duch.
Sur l'ensemble du territoire, de 60 à 80 adolescents hospitalisés passent le bac à l'hôpital, tandis que de 200 à 250 autres environ le préparent dans les mêmes conditions mais peuvent se déplacer le jour J dans un centre d'examens ordinaire.
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