« E N parler, c'est agir » : le message choisi par l'EFG pour inciter les Français à participer au débat à l'occasion de la première journée nationale de réflexion sur le don et la greffe se veut le plus neutre possible. Pour l'EFG, cette journée ne vise effectivement qu'à « provoquer l'échange au sein de chaque cellule familiale et de chaque cercle amical. Elle doit faire du don un sujet incontournable qui rend impossible l'immobilité et le désintérêt », espère l'Établissement.
La journée du 22 juin sera divisée en plusieurs temps forts : une campagne de communication, la remise, par le ministre délégué à la Santé, des prix du concours national de philosophie et la tenue d'un colloque médical sur les prélèvements d'organes.
La campagne de communication programmée tout au long de la journée s'appuie sur des spots télévisés dont la réalisation a été confiée à Elie Chouraqui. Avec quatre spots de 17 secondes, le cinéaste a mis en scène, le plus sobrement possible, quatre personnes confrontées personnellement à la question du don d'organe : le père d'un donneur, un adolescent greffé, une amie d'un donneur, une femme qui a sa carte de donneur. Les spots seront intercalés dans les pages publicitaires des principales chaînes de télévision françaises.
Ils seront également visibles sur le site Internet spécialement mis en place, où il sera possible de s'informer et de débattre (www.efg.sante.fr). Un forum s'y déroulera, jusqu'au 18 juillet, sur le thème : « Don d'organes, y avez-vous pensé? ». En plus du numéro Vert habituel de l'EFG (0800.20.22.24), 20 000 mini-messages seront adressés sur des téléphones portables tandis que 5 000 e-mails seront diffusés, eux-mêmes destinés à être transférés pour créer un effet boule de neige.
Le deuxième temps fort du vendredi 22 juin sera la remise du prix du concours national de philosophie destiné aux élèves de philosophie des classes de terminales (1 200 élèves y ont participé) sur le thème « Ethique et don d'organes ». Lancé en mars dernier par l'EFG, le ministère de l'Education nationale et le ministère de la Santé, ce concours de philosophie a eu pour sujet : « Ce que je donne dans le don d'organe, est-ce une partie de moi-même? ». Les prix seront remis au lycée de Montgeron (Essonne) par Bernard Kouchner.
Par ailleurs, 150 « café philos » répartis sur toute la France se sont associés, en partenariat avec l'association Assophilo, à cette journée de réflexion.
Enfin, la XIIIe Journée de Bicêtre (faculté de médecine du Kremlin-Bicêtre), qui aura lieu aussi ce 22 juin, sera consacrée aux « prélèvements d'organes en vue de greffe ». Ouvert aux professionnels de cette spécialité, il rassemblera des médecins, des chercheurs et des enseignants.
« Toute la difficulté est de faire de ce 22 juin à la fois un événement et un moment réflexion », résume le directeur de l'EFG, Didier Houssin.
Vingt-cinq mesures pour favoriser l'accès à la greffe
La première journée nationale de réflexion sur le don d'organes s'inscrit parmi les 25 mesures du Plan greffe annoncé par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité en juin 2000. Le Plan greffe prévoit notamment une augmentation des ressources hospitalières dédiées au prélèvement (entre130 et 140 postes de coordinateur doivent être créés d'ici à trois ans), une formation des personnels en charge de l'accueil des familles, un élargissement du fichier des donneurs volontaires de moelle osseuse.
Au 31 décembre 2000, 6 036 personnes étaient en attente d'une greffe d'organes. Seulement 3 211 d'entre elles ont pu être greffées tandis que 234 malades sont décédés, faute de greffons. Aujourd'hui, le taux de donneurs prélevés en France est de 17 donneurs par million d'habitants. L'activité de prélèvement de cornées est en augmentation importante : en 1999, 5 141 cornées ont été prélevées contre 5 554 en 2000. Par ailleurs, l'analyse de l'évolution de l'activité d'allogreffe de cellules souches hématopoïétiques de la moelle osseuse, du sang placentaire ou du sang périphérique montre une augmentation constante du nombre de greffes.
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