« Je donne » ou « Je ne donne pas » : le choix est aussi simple que cela. Pour la troisième fois, l'EFG organise, le 22 juin prochain, la Journée nationale de réflexion sur le don d'organes et la greffe.
Son message est, cette année, plus incitatif : le public est invité à prendre position sur le don d'organes et, surtout, à la faire connaître à ses proches. Car lorsqu'une personne décède en état de mort encéphalique, c'est l'entourage qui doit témoigner de la volonté du défunt vis-à-vis du don.
« Fin juin 2002, le sondage que nous avions commandé à l'Institut Louis-Harris montrait que 90 % des Français sont favorables de manière générale au don d'organes, souligne Dominique Dautricourt, responsable de la communication à l'EFG. Pourtant, le taux de refus au don d'organes reste encore trop élevé en France. » Il tourne autour de 32 %.
Depuis sa création, en 1994, l'EFG n'a cessé de faire progresser le nombre de prélèvements afin de répondre au besoin des malades en attente de greffons. En France, en 2002, plus de 10 000 personnes ont eu besoin d'une greffe d'organe ; 3 632 en ont bénéficié, 6 442 restaient en attente de greffe d'organe au 31 décembre 2002 et 227 personnes sont décédées faute de greffon. Parallèlement, sur les 2 335 cas de mort encéphalique recensés en 2002, seules 1 198 ont donné lieu à prélèvement, les autres étant exclus soit pour des raisons médicales, soit du fait de l'opposition exprimée par la famille ou par le défunt lui-même de son vivant.
Toutefois, le Pr Didier Houssin, directeur général de l'EFG, se montre plutôt satisfait : « L'EFG s'est fixé, en 2000, l'objectif de passer de 15 à 20 prélèvements par million d'habitant en trois ans. Cet objectif est aujourd'hui presque atteint puisque le taux de prélèvement par million d'habitants en France est de 19,6, se félicite-t-il. Aujourd'hui, la marge de progression n'est plus très importante : il y a de fortes chances, grâce aux progrès de la médecine, pour que le taux de morts encéphaliques baisse. L'essentiel est de rester au moins au niveau atteint. »
Information à l'hôpital
Rester au niveau, cela veut dire enrichir le pool de donneurs dont le recensement, aujourd'hui, n'est pas encore exhaustif. Ainsi, outre la campagne d'information envers le grand public (avec notamment les spots radios enregistrés par le comédien Michel Boujenah), l'EFG mobilise les professionnels de santé. « Cette année, explique le Pr Houssin, nous avons choisi d'associer tous les centres hospitaliers pratiquant les greffes d'organes », soit 241 centres hospitaliers dans 28 villes de France. L'EFG a réalisé, conjointement avec les centres hospitaliers concernés, un document spécifique à chacun de ces établissements : près de 400 000 professionnels de santé travaillant dans ces hôpitaux recevront personnellement cette information. « Cette démarche d'information à l'hôpital cherche à susciter, au sein des personnels hospitaliers, la prise de conscience de l'activité de prélèvement comme une activité de soin à part entière et de la greffe, comme une thérapeutique efficace », souligne l'EFG. Tel est l'enjeu : impliquer médecins et infirmières dans cette chaîne continue du don d'organes, « alors même que les personnels de santé travaillent déjà à flux tendu », commente le Pr Houssin.
Les centres hospitaliers régionaux et universitaires (CHRU) ont, par ailleurs, signé avec l'EFG une charte en faveur du prélèvement et de la greffe. Ils s'engagent, entre autres, à « favoriser l'adhésion des professionnels de santé », à « animer des réseaux intra- et inter-régionaux », à « dispenser un enseignement sur le prélèvement et la greffe », à « donner un maximum de chances aux patients en attente de greffe, en veillant à établir un recensement exhaustif des personnes en état de mort encéphalique, et en alertant de façon systématique la coordination hospitalière ». Les CHRU renforcent ainsi leur participation à la chaîne du don d'organes : sur 3 632 greffes d'organes réalisées en 2002, 3 519 - dont 154 à partir de donneurs vivants - ont été faites dans les CHRU.
Enfin, 20 000 pharmaciens et 55 000 médecins généralistes s'associeront à l'action de sensibilisation du 22 juin en diffusant des documents d'information à destination du public.
Toutes les informations sur le programme des événements sont disponibles sur www.efg.sante.fr et au 0.800.20.22.24 (numéro Vert).
Jeux mondiaux des transplantés du 19 au 27 juillet, à Nancy
Pour la première fois cette année, la France accueille le seul événement mondial rassemblant les personnes greffées d'organes. Du 19 au 27 juillet, Nancy sera le théâtre des 14es Jeux mondiaux des transplantés, avec le concours de l'association Transforme. La manifestation sera parrainée par Michel Platini. Programmés tous les deux ans, ces Jeux rassemblent des personnes de tous âges, transplantées d'organes vitaux : près de 1 500 athlètes originaires de 70 pays y concourront cette année. Cet événement a pour but de montrer le succès de la médecine et de la transplantation et de « créer un fort impact auprès du public pour accroître les dons et prolonger la vie des malades en attente », ajoute Maurice Slapak, président de la Fédération internationale des jeux des transplantés. Les athlètes se départageront dans les 12 disciplines officielles : athlétisme, golf, kayak et mini-raft, natation, tennis, badminton, bowling, cyclisme, tennis de table, volley-ball, tir à la carabine, squash. Une grande cérémonie d'ouverture se déroulera le dimanche 20 juillet, à 20 h 30, place Stanislas, avec notamment un concert luminographique exceptionnel de l'artiste Jorge Orta. Pour en savoir plus, consulter le site Internet www.nancy2003.com ou tél 03.83.36.67.35.
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