Faut-il rappeler que l'étude SU.VI.MAX avait pour objectif de répondre à deux questions de nature bien différente : tout d'abord mieux connaître la consommation alimentaire, l'état nutritionnel et, de façon plus générale, l'état de santé des Français en précisant les relations éventuelles entre l'alimentation et la santé ; ensuite, évaluer l'efficacité d'une intervention nutritionnelle sur la santé et particulièrement sur la prévention des cancers et des maladies.
Le Dr Serge Hercberg, coordinateur national de l'étude SU.VI.MAX tient à préciser que les vitamines et les minéraux antioxydants administrés à la moitié des patients l'étaient à dose nutritionnelle (même si pour des raisons de faisabilité, ils étaient réunis dans la même capsule). Une précision importante quand on connaît les résultats mitigés d'études ayant eu recours à des doses supra-physiologiques.
Quelques chiffres spectaculaires
Incontestablement, SU.VI.MAX a été une grande aventure : partant de quelque 80 000 candidats, plus de 13 000 volontaires, des femmes âgées de 35 à 60 ans et des hommes de 45 à 60 ans ont été suivis pendant huit ans jusqu'en mai prochain. Cela avec un résultat remarquable puisque, après sept années de fonctionnement, on comptait seulement 7 % d'abandons et 1,5 % de perdus de vue. Il faut dire que le suivi proposé a été particulièrement intensif : les unités mobiles chargées d'aller au contact des su.vi.maxiens dans les 65 principales villes de France ont ainsi parcouru 113 000 km. Mais au-delà de ces contacts physiques, il faut mentionner près de 550 000 courriers envoyés, 90 000 contacts téléphoniques, 810 000 connexions télématiques (questionnaire santé et alimentaire), 180 000 tubes de sang prélevé, 36 000 consultations médicales... 30 millions de capsules absorbées. In fine, les données informatiques stockées correspondent à 20 gigaoctets, soit 12 000 disquettes ou encore 40 000 livres de poche.
Enfin, pour être complet, il faut souligner que les su.vi.maxiens ont bénéficié d'un suivi médical de très haut niveau avec plus de 5 500 mammographies et frottis du col utérin, ainsi que plus de 16 000 tests de dépistage du cancer du côlon. SU.VI.MAX a ainsi permis de dépister précocement de nombreuses maladies : des cancers, mais aussi des maladies métaboliques, des hypertensions ... « Mais pour les quelque 500 chercheurs médecins et autres spécialistes ou techniciens impliqués, SU.VI.MAX restera d'abord une extraordinaire aventure scientifique et humaine », conclut le Dr Hercberg.
L'heure des résultats et de la fête
Cet immense effort aboutit, en 2003 à la mise à disposition de résultats qui de toute façon, seront essentiels. Au mois de mai, on disposera de résultats généraux sur la consommation alimentaire des Français et des variations de cette consommation en fonction des sous-groupes socioprofessionnels ou régionaux. Ce n'est que le 21 juin 2003 que l'on connaîtra les principaux résultats de l'impact de la supplémentation en vitamines et en antioxydants sur les grandes maladies comme les cancers et les maladies cardio-vasculaires.
A cette occasion, les responsables de SU.VI.MAX ont décidé d'organiser une grande manifestation à Paris, manifestation ayant pour objectif de réunir au moins 10 000 su.vi.maxiens venus de toute la France. Une occasion de remercier et de rendre hommage à tous ceux qui ont rendu possible cette aventure, dont les résultats feront date.
L'aspect festif ne doit pas faire oublier la dimension scientifique de l'étude SU.VI.MAX dont les résultats seront d'ailleurs publiés le même jour dans la prestigieuse revue « The Lancet ». Surtout le Dr Serge Hercberg insiste sur le fait que l'analyse des données de SU.VI.MAX ne sera pas achevée à la Saint-Jean, ce qui laisse augurer de nombreuses autres publications et communications sans parler d'une suite envisagée : après SU.VI.MAX 1, pourquoi pas SU.VI.MAX 2 ...
La journée de clôture de l'étude SU.VI.MAX a été rendue possible parla Fondation pour la recherche médicale et de nombreuses entreprises privées (Candia, Kellogg's, Sodexho, Lu, Auchan, L'Oréal, Unilever Bestfoods France et QuickTime PICT pour ne citer que les principales). Un partenariat qui fait aussi l'originalité de l'étude SU.VI.MAX.
Un joli programme
Pendant une journée entière, de tôt le matin à tard le soir, les participants pourront mêler science, fête et symboles. Ainsi, à 7 heures, des su.vi.maxiens porteront une flamme de la station de métro « Volontaires » à la place du Trocadéro, là où ils se rassembleront tous pour « marcher » jusqu'à Roland-Garros. Arrivés dans ce haut lieu du tennis, ils pourront successivement assister à des séances plénières présentant les résultats à tous les partenaires de l'étude, à des matches exhibition de tennis, ils pourront eux-mêmes participer à un tournoi ou déambuler au milieu des stands des partenaires. Et, 21 juin oblige, tout se terminera par un concert.
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