Le 2 juin, journée d'action des urgentistes : l'Ile-de France ne répondra pas aux assignations

Publié le 25/05/2003
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Certes, le ministère de la Santé avait fait parvenir lundi dernier à l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (AMUHF) un document répertoriant l'ensemble des propositions faites par les pouvoirs publics pour répondre aux demandes des urgentistes franciliens. Un document qui comportait, au dire même de l'AMUHF, un certain nombre d'avancées, mais sans les moyens financiers en rapport.

Or, l'AMUHF réclame la création de 500 postes en Ile-de-France, dont 150 immédiatement, faute de quoi, annonce l'association, « les urgences risquent d'exploser cet été ». Et les urgentistes insistent par dessus tout sur le fait que par « création de postes », il faut comprendre « création de temps médical supplémentaire », et non de simples changements de contrats précaires en contrats pérennes. Tant et si bien que jeudi soir, le ton est monté chez les urgentistes (voir ci-dessous). Constatant, d'une part, que « les seuls mouvements sociaux qui aient donné des résultats ont été les conflits durs », et que, d'autre part, « le ministère de la Santé nous mène en bateau depuis trop longtemps », selon les mots des urgentistes présents à l'assemblée générale, les urgentistes ont voté à l'unanimité moins 3 abstentions le principe d'une grève nationale des urgences le 2 juin, assortie d'une journée « urgences sinistrées » pour l'Ile-de-France.
Dans une lettre adressée vendredi dernier par l'AMUHF à Jean-François Mattei, Patrick Pelloux explique que « les propositions (qui lui ont été) faites (...) ne sont pas suffisantes pour lever la grève des médecins urgentistes ; par conséquent, un durcissement aura lieu le 2 juin après un mois de conflit, avec une journée de grève nationale des urgentistes, ainsi qu'une journée "urgences sinistrées", au cours de laquelle les urgentistes hospitaliers d'Ile-de-France qui l'estimeront nécessaire refuseront de répondre à leurs assignations. Pour lever ce durcissement, il faudrait que les propositions de créations de poste promises pour le 27 mai aillent au-delà de 0,8 poste par structure d'urgence en Ile-de-France comme cela nous est proposé actuellement ».
Les urgentistes, qui paraissent décidés à en découdre avec le ministère de la Santé, n'excluent pas, malgré tout, une levée du mot d'ordre « urgences sinistrées » si le gouvernement accède à leurs demandes , car ils sont conscients du risque potentiel que leur action pourrait faire courir aux usagers des urgences.

H. S. R.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7341