Une étude rapportée dans l'« American Journal of Physiology-Endocrinology and Metabolism » devrait rassurer toutes celles qu'un insatiable appétit précipite chaque nuit vers le réfrigérateur. L'origine de leur trouble n'est pas d'ordre psychologique, mais bien physiologique. Il impliquerait une anomalie de l'axe hypothalamo-hypophysaire.
L'équipe norvégienne (Grethe S. Birketvedt et coll.) a obtenu ce résultat en étudiant la réponse à une injection de corticostimuline (CRH) de 5 femmes présentant un syndrome de boulimie nocturne (50 % de leur ration alimentaire absorbés après 20 heures) comparées à 5 contrôles.
Après une période de jeun nocturne, les femmes ont toutes été admises à l'hôpital, le matin à 8 heures, pour un test au CRH : après une injection intraveineuse de corticostimuline, un dosage de l'ACTH et du cortisol sanguins a été réalisé chez toutes les femmes.
La réponse ACTH et cortisol à la stimulation par CRH était significativement moindre dans le groupe des boulimiques que dans le groupe témoin : 47 % contre 71 % d'élévation.
Cette altération de l'axe hypothalamo-hypophysaire devra être élucidé, mais pourrait expliquer un certain nombre d'anomalies observées dans le syndrome de boulimie nocturne, comme la fatigue, la tendance à l'obésité, l'anorexie ou la boulimie, l'insomnie et le syndrome dépressif. Tous ces troubles sont, en effet, le reflet d'une réponse au stress inadaptée. Ils s'ajoutent aux troubles du rythme circadien de la sécrétion endocrine de certains neurotransmetteurs (élévation nocturne des taux sanguins de mélatonine, de leptine et de cortisol) déjà décrits chez ces sujets et dont la physiopathologie pourrait être commune.
« American Journal of Physiology-Endocrinology and Metabolism », 12 février 2002.
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