Le médecin pense la plupart du temps aux conséquences de l’hypogonadisme après une castration chirurgicale, moins à celles d’un traitement par agonistes de la LHRH, or ceux-ci sont très prescrits dans le cancer de la prostate. La perte osseuse était importante dès la première année de traitement et très nette la deuxième année1. De plus, une étude réalisée sur 50 000 patients, parue il y a cinq ans dans le New Medical Journal of Medicine2, a clairement montré la survenue de fracture chez environ 20 % des patients sous traitement. Cela vaut la peine de demander d’emblée une ostéodensitométrie afin de surveiller et éventuellement proposer un traitement efficace.
Il n’existe pas de consensus sur ce point, mais le médecin traitant, qui connaît bien son patient, peut agir préventivement en faisant une évaluation personnalisée de ses risques (DMO basse, antécédents familiaux et personnels…). Si le T-score est inférieur à -2, et si le patient eu une fracture, un traitement s’impose. Si le bilan est normal, il convient de revoir la question un ou deux ans plus tard. S’il est intermédiaire, il faut peser les bénéfices et les risques, mais les bisphosphonates sont généralement bien tolérés. Ce doit être du cas par cas, comme avec les anti-aromatases dans le cancer du sein.
Références
1. Smith MR, et coll. N Engl J Med 2001 ; 345 : 948-955.
2. Shahinian VB et coll. N Engl J Med 2005;352 : 154-164.
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