Première dans l’histoire du médicament en France, un argument économique est invoqué par les pouvoirs publics pour justifier le recours à l’Avastin® (Roche) dans la prise en charge des patients porteurs d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). En effet dans le cadre du budget rectificatif de la Sécurité sociale, un amendement porté par le gouvernement propose de faire bénéficier l’Avastin® d’une recommandation temporaire d’utilisation à visée économique. En effet les besoins médicaux dans cette indication sont couverts grâce au Lucentis® (Novartis) et l’Eylea® (Bayer). Mais le Lucentis (ranibizimab) est d’un coût beaucoup plus élevé (plus de vingt fois) que l’Avastin®, alors que les produits sont comparables. Des pharmaciens hospitaliers ont invité leurs collègues à reconditionner l’Avastin® administré par voie intra-veineuse afin de réaliser des injections intra-vitréennes. Mais le produit ne dispose pas d’une AMM en ophtalmologie, argument avancé par le laboratoire Roche. Cet usage de l’Avastin® ne serait donc pas sans risque.
D’autant que le produit ne contient pas de conservateur. Le laboratoire avance le danger d’infections de l’œil, déjà noté par les services de pharmacovigilance. Enfin, selon la législation, une préparation magistrale peut être réalisée en l’absence de spécialités pharmaceutiques disponibles. Ce qui n’est pas le cas dans la DMLA.
Si l’amendement est toutefois adopté, selon des sources proches du laboratoire, Roche respectera la loi. En Europe, l’Italie a déjà adopté un dispositif similaire.
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