L’Auvergne a l’innovation dans la peau

Publié le 30/10/2013
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Projet régional de santé, immobilier renouvelé, innovations technologiques et organisationnelles… la région Auvergne s’enorgueillit à juste titre de son rôle novateur. Bilan*.

« Le PRS est une innovation administrative, issu de la loi HPST du 21 juillet 2009 », explique François Dumuis, DG de l’ARS Auvergne. Au niveau territorial, le maillage du territoire s’est organisé autour de 123 bassins de santé de proximité et de 15 bassins de santé intermédiaires. Le bassin de santé intermédiaire permet de croiser les thématiques ambulatoires de premier recours avec les thématiques hospitalières de premier niveau et avec les thématiques du médico-social (personnes âgées et/ou handicapées). Cette nouvelle organisation a permis de territorialiser les actions de santé. Le département, territoire de santé institutionnel, a été conservé. Mais il n’est plus seulement un territoire de santé hospitalier, mais aussi celui de tous les acteurs de santé

De manière transversale, le PRS a été considéré aussi dans une logique de parcours. Ainsi, huit parcours en région Auvergne ont été identifiés : le malade coronarien, le diabétique, la santé mentale, l’oncologie, l’AVC, le nourrisson, la personne âgée et le parcours en soins palliatifs.

Le PRS a été traité aussi sous l’égide de la concertation. Ainsi ont été créées une conférence régionale, quatre conférences de santé de territoire et cinq commissions spécialisées de la conférence de santé. Par ailleurs, la loi HPST permet d’organiser des débats publics autour de la démocratie sanitaire. C’est ainsi qu’autour du pacte national de santé voulu par la ministre, ont été organisés cinq débats publics réunissant un millier de personnes sur les thèmes de l’amélioration de l’accès aux soins de premier recours dans les territoires ruraux ou isolés. Le défi est aussi de transversaliser les systèmes d’information afin que ceux-ci fonctionnent aussi bien sur les lits en soins de suite (logiciel Trajectoire) que sur les Ehpad en aval (logiciel Attentum).

Les orientations du PRS permettent de préserver et retrouver un bon état de santé pour les Auvergnats, conserver leur autonomie, mieux vivre avec un handicap ou une pathologie à tous les âges de la vie. Un rapport réalisé chaque année évalue l’égalité d’accès au service de santé et la qualité de la prise en charge pour les personnes malades et les usagers du système de santé.

L’innovation immobilière

Selon Alain Meunier, DG du Chu de Clermont-Ferrand, l’innovation au CHU de Clermont a été principalement immobilière. Comme par exemple le site de personnes âgées de l’hôpital nord… Elle a été aussi organisationnelle : conception nouvelle des plateaux techniques et regroupement des activités ambulatoires. Elle a été aussi coopérative dans le domaine de la coopération interhospitalière avec les hôpitaux du périmètre du territoire.

Innovation et économie

Jean Chazal, doyen de la faculté de médecine de Clermont-Ferrand insiste quant à lui sur le contexte médico-économique de l’innovation. « Celle-ci doit elle être financée par les caisses d’assurance maladie ou par les universités ? », interroge-t-il. L’assurance maladie préférerait financer les soins que la recherche. On est en train de redéfinir le portail d’entrée dans la recherche. Par ailleurs, les entreprises, comme Michelin en Auvergne, seraient prêtes à financer la prévention de la santé dans le monde du travail s’il y a un retour sur investissement. Ils se sont rendu compte que les salariés juste avant la retraite leur coûtent beaucoup cher (arrêt maladie dû à des problèmes de diabète, d’hypertension artérielle, etc.). Les acteurs sociaux changent leur fusil d’épaule, le système de santé doit s’adapter.

Forum organisé par Décision Santé avec le soutien institutionnel des laboratoires Roche.
Arnaud Janin

Source : Décision Santé: 293