LA PRISE en charge thérapeutique de l'incontinence urinaire repose sur : la rééducation périnéale, méthode de première intention dans l'incontinence urinaire à l'effort, elle permet de retarder, voire d'éviter, la chirurgie ; les anticholinergiques qui constituent l'option thérapeutique de premier choix pour le traitement de l'incontinence par impériosité ; la chirurgie (pose de bandelette, voire implantation d'un neuromodulateur).
Parmi toutes les techniques de rééducation périnéale complémentaires de la kinésithérapie, l'électrostimulation est sans doute l'une des plus efficaces : une sonde placée dans le vagin libère des courants électriques qui permettent selon la fréquence du courant sélectionnée de stimuler les muscles périnéaux ou d'inhiber les contractions excessives de la vessie. En général, de 10 à 20 séances au maximum sont proposées aux patientes.
L'autorééducation, souvent complémentaire de ces séances de kinésithérapie, peut être utile dans certains cas (crainte, pudeur, manque de temps…). De plus, différentes études ont montré l'intérêt d'un suivi et d'une autoprise en charge des patientes dans le temps.
Jusqu'à maintenant, cette autorééducation réalisée avec un matériel d'électrostimulation, le plus souvent loué en pharmacie, branché sur le secteur, se faisait exclusivement en position allongée et immobile.
Libre de rester debout pendant la séance.
La mise à disposition de Keat (Codépharma), premier électrostimulateur sans fil, devrait considérablement faciliter l'autorééducation périnéale. Ce petit dispositif transportable, rechargeable et préprogrammé délivre des stimulations permettant de faire travailler les muscles du plancher pelvien et les structures musculaires avoisinantes par l'intermédiaire d'une sonde vaginale. Très léger, il pèse environ 180 grammes. Contrairement aux autres appareils d'électrostimulation, il permet aux femmes d'être entièrement libres de rester debout pendant la séance.
Keat bénéficie d'une double programmation pour traiter l'incontinence urinaire d'effort, l'incontinence urinaire par impériosité ou l'incontinence urinaire mixte. Le travail des muscles permet en effet, en fonction du programme sélectionné, d'améliorer la fermeture de l'urètre par contraction directe ou réflexe du sphincter (incontinence d'effort) ou de diminuer les contractions de la vessie (incontinence par impériosité).
Keat est contre-indiqué en cas de grossesse, de port d'un pace-maker, d'infections, d'anatomie rendant la mise en place de la sonde difficile ou impossible, d'hémorragies et de cancer génito-urinaire ou du côlon. La durée du traitement, déterminée par le médecin, est en général de deux mois, à raison d'une séance de trente minutes par jour. Pour l'incontinence mixte, le traitement s'étend à trois mois. Après cette période, des traitements d'entretien plus courts permettent de maintenir le résultat. Le dispositif Keat est vendu sur prescription médicale au prix conseillé de 304,90 euros.
Conférence de presse Codépharma à laquelle participaient les Prs B. Deval (Nancy) et F. Haab (Paris), A. Bourcier (Paris).
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