European Association for the study of diabetes 10-15 septembre 2005 - Athènes

L'autocontrôle glycémique améliore le pronostic

Publié le 06/10/2005
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Quel que soit le type de diabète

DIFFERENTES ETUDES avaient déjà montré l'intérêt de l'autocontrôle glycémique sur le taux d'HbA1C, mais aucun travail n'avait évalué l'impact de cette pratique sur les événements émaillant la vie des diabétiques de type 2, objectif de l'étude de cohorte ROSSO* (RetrOspective Study Self-monitoring of blood glucose and Outcome in people with type 2 diabetes). Les auteurs ont étudié la proportion d'événements chez des diabétiques de type 2 pratiquant l'autocontrôle et chez les autres. Les données étaient issues de 192 centres médicaux en Allemagne (75 % de généralistes et 25 % de spécialistes). Trois mille deux cent soixante-huit patients, chez lesquels le diagnostic de diabète de type 2 avait été porté entre 1995 et 1999, ont été suivis rétrospectivement jusqu'en novembre 2003. Les critères analysés étaient l'existence d'une pathologie en relation avec le diabète - infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, amputation de jambe, cécité et hémodialyse - et le décès, quelle qu'en soit la cause. La durée moyenne de suivi a été de 6,5 ans. Mille cinq cent quarante-trois patients (47,2 %) s'étaient soumis à un autocontrôle glycémique régulier pendant au moins un an. Comme l'a indiqué Stephan Martin, 293 patients (9 %) ont présenté une complication non fatale de leur diabète et 120 (3,7 %) sont décédés. Les événements étaient statistiquement plus fréquents dans le groupe ne pratiquant pas l'autocontrôle que dans l'autre : 7,2 % d'événements non fatals dans le groupe autocontrôle et 10,4 % dans le groupe témoin (p = 0,002) ; 2,7 % de mortalité dans le groupe autocontrôle et 4,6 % dans l'autre groupe (p = 0,004).
En outre, une analyse de régression a montré que l'autocontrôle glycémique était un facteur prédictif indépendant inversement corrélé avec la morbidité et la mortalité, avec un risque relatif respectivement de 0,68 (p = 0,009) et de 0,49 (p = 0,003) ; soit une réduction du risque d'événements non fatals de 32 % et du risque de décès de 51 %.

Même en l'absence d'insulinothérapie.
Les auteurs ont néanmoins souhaité vérifier si le bénéfice de l'autocontrôle concernait ou non uniquement les patients nécessitant une insulinothérapie. Ils ont analysé séparément le sous-groupe de patients diabétiques de type 2, non traités par insuline, et ont montré la persistance du bénéfice de l'autocontrôle dans cette sous-population (réduction d'un tiers de la morbi-mortalité). L'étude ROSSO montre donc clairement que le diabète de type 2 peut, lui aussi, bénéficier de l'autocontrôle de la glycémie. Stephan Martin a, en outre, souligné l'impossibilité de conduire une étude prospective comparant sur une durée de plusieurs années un groupe pratiquant l'autocontrôle et un groupe au suivi moins rigoureux ; « On doit, a-t-il déclaré, se contenter de données épidémiologiques de surveillance telles que celles exposées dans l'étude ROSSO. »

D'après la communication de Stephan Martin.
*Etude réalisée avec le soutien de Roche Diagnostics

> Dr D. C.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7817