Lauréat: Dr Pierre Frances* ausculte et écoute les plus démunis

Cela fait maintenant treize ans que chaque mercredi, une fois sa journée terminée, le Dr Pierre Frances ferme les portes de son cabinet à Banyuls vers 20H pour se rendre à la ville voisine de Perpignan, distante d’une trentaine de kilomêtres. En effet, c’est là que le Dr Frances assure ses consultations auprès des personnes sans domicile fixe de la région. Ces consultations du soir se tiennent jusqu’à minuit dans les locaux de deux associations perpignanaises : Le Tremplin et Solidarité 66. Le rôle du Dr Frances ? Le soin à ces populations délaissées bien sûr, mais aussi, « et la tâche n’est pas toujours aisée, leur faire obtenir une prise en charge spécialisée et une couverture maladie et sociale adéquate », explique le praticien, de Banyuls, qui travaille en étroite relation avec les services de la PASS (Permanence d’accès aux soins de santé). Mais ce n’est pas tout. Comme l’explique le praticien, « j’ai pu participer en novembre 2010, au congrès de recherche en médecine générale qui a mis en lumière la nature des demandes effectuées par les personnes sans domicile fixe au cours de ces consultations ». A l’arrivée, le Dr Frances publie ainsi une étude sur la santé de ces populations déshéritées qui met notamment en relief la prépondérance des pathologies psychiatriques. Mais le motif principal de satisfaction du Dr Frances dans son travail au long cours est ailleurs : « certaines personnes sont sorties de la rue. Elles ont pu être réinsérées dans un appartement. D’autres, atteintes de pathologies graves comme un cancer, ont, grâce à l’équipe de l’association, bénéficié d’une prise en charge adéquate dans des structures adaptées », développe le praticien de Banyuls. Mais il est tard, il faut maintenant reprendre la route pour rentrer chez lui, et dormir un peu. Demain, la semaine ordinaire du généraliste reprend ses droits. En attendant mercredi prochain.

Ce praticien engagé développe depuis les années 90 un projet de compagnonnage entre des médecins généralistes Français, Maliens, Malgaches et Béninois dans le cadre de l’ONG « Santé Sud ». Son modus operandi ? « Par une immersion totale 24H/24 dans la vie du médecin « accompagné », mes objectifs sont l’ouverture vers une « autre médecine » et le partage des connaissances entre confrères exerçant de manière différente », explique le Dr Estienne, qui vient de se rendre au Bénin pour deux semaines, chez un médecin généraliste communautaire béninois.

Le Dr Duterte s’intéresse depuis les années 90 aux victimes de torture. En 2001, il fonde Parcours d’Exil, une association destinée à prendre en charge les demandeurs d’asile. Par la suite, cette association a étendu ses activités, notamment en direction des personnes victimes de torture. En dix-sept ans, il a ainsi pris en charge plus de 6 000 patients victimes de stress post-traumatique. « C’est la combinaison de plusieurs moyens thérapeutiques qui donne une chance aux patients de Parcours d’Exil de se reconstruire après le traumatisme », insiste le Dr Duterte.