Pas besoin d’être un expert alcoologue pour se lancer dans la lutte contre les adicitons. Christian Vannobel vous dira qu’au contraire, c’est sa « méconnaissance de la prise en charge de cette nouvelle pathologie de société ainsi que la solitude du médecin généraliste de campagne" qui l’a conduit à imaginer une action en amont, chez des enfants plus jeunes, «avant qu’ils n’aient consommé ». L’initiative du Dr Christian Vannobel est en effet partie d’un double constat. « Je suis installé en milieu rural depuis trente ans, et j’ai assisté à un changement progressif de mentalités, de comportement des deux sexes vis-à-vis de l’usage, non seulement de l’alcool, mais aussi des autres drogues psycho-actives.» Mais à ce moment de la vie, il est déjà presque trop tard pour être efficace auprès des ados, estime le praticien de Sissonne.
C’est ainsi que le généraliste Picard prend son bâton de pèlerin et va toquer à la porte des élus de la communauté de commune, du conseil régional, mais aussi des responsables de la médecine scolaire et de l’Inspecteur d’Académie de sa région. A l’arrivée, le Dr Vannobel parvient à monter son action qui se passe sous la forme de trois ateliers d’une après-midi complète dans chaque classe de CM1. Au programme : sensibilisation à l’hygiène de vie, notions sur le tabac et l’alcool et autres produits psycho-actifs, mais « c’est surtout le travail sur l’estime de soi qui en l’occurrence est le plus payant », estime Christian Vannobel, qui aimerait pouvoir continuer son action de prévention l’année prochaine. En effet, en 2009-2010, huit classes de CM1 ont pu bénéficier de ces ateliers. Par le biais du bouche-à-oreille, elles sont aujourd’hui 24 à vouloir participer. Mais les moyens financiers ne suivent pas. Le Dr Vannobel espère aujourd’hui que l’ARS pourra débloquer des fonds. « Car, insiste-t-il, pour être efficace, la prévention ne peut fonctionner au gré d’actions ponctuelles. Elle doit s’inscrire dans le long terme ».
Nommé: Dr Pierre Voisin*, sensibiliser les femmes
Ce médecin généraliste du Morbihan est à l’origine d’une dynamique centrée sur la problématique périnatalité-alcool, un problème qui touche particulièrement la Bretagne. En effet, dans cette région, le syndrome d’alcoolisation fœtale concerne 2 naissances pour 1 000. « Or, près de 50% des femmes interrogées dans le post partum déclarent avoir consommé de l’alcool pendant la grossesse », insiste le praticien qui a ainsi crée en 2006, un groupe de réflexion pluridisciplinaire concernant l’usage de substances psycho actives durant la grossesse. A l’arrivée, ce sont ainsi trois groupes de travail qui ont été mis sur pied. Avec un triple résultat: informer le public, former les professionnels et agir ensemble.
Nommé: Dr David Landry*, un pionnier de l’éducation thérapeutique
Médecin généraliste à la maison de santé de Baume-les-Dames, le Dr David Landry est aussi le chef du projet Education thérapeutique du patient de la Femasac, la très dynamique Fédération des maisons de santé de France-Comté. Dans le cadre de ce projet, il a travaillé avec des infirmières pour proposer aux différentes maisons de santé de la région des programmes d’éducation thérapeutiques adaptés aux patients touchés par le diabète, les maladies cardio-vasculaires, l’asthme et la BPCO. Son initiative a donné lieu à la formation de 37 professionnels paramédicaux sur huit maisons de santé, ainsi qu’à la sensibilisation de 31 médecins généralistes. Un nombre croissant de patients est, in fine, bénéficiaires de ces programmes.
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