Laura Nillni

Publié le 23/05/2002

Article réservé aux abonnés

CIMAISES

C'est en obéissant à une profonde inspiration musicale que cette artiste argentine construit ses toiles et ses sculptures. Sur ses tableaux dont le support est en bois, elle intègre des partitions, des cordes et des clous, ces derniers rappelant les notes d'une portée musicale. Laura Nillni invente un véritable langage, dans un jeu et un entrelacs de notes, de signes, de courbes qui font l'effet d'un concerto léger et élégant. L'harmonie des couleurs est tendre : camaïeux délicats, gammes chatoyantes de teintes naturelles. Les contrastes sont subtils et créent une rythmique intelligente. C'est avec la même grâce que l'artiste crée des sculptures, sortes d'instruments de musique raffinés. La mélodie que font entendre ces uvres est des plus douces et des plus originales.

Galerie Lelia Mordoch, 50, rue Mazarine, 75006 Paris. Jusqu'au 1er juin.

Roseline Granet

Les sculptures de Roseline Granet mêlent intelligemment la robustesse et la grâce. En plâtre ou en bronze, elles accusent toutes un relief particulier fait d'aspérités, d'accidents et de rugosités, qui leur donnent une expressivité singulière. C'est d'abord au mouvement qu'est sensible l'artiste lorsqu'elle fige des corps en marche, se hâtant, ou bien des « couples en l'air », acrobates voltigeant, ou encore des plongeurs, des danseurs, des coureurs... Mais c'est également la tendresse et l'intimité qu'elle nous donne à voir : celles d'un couple enlacé, celles d'une mère et de son enfant, celles d'une étreinte... Ces personnages revêtent parfois une dimension tragique, celle d'une condition douloureuse peut-être ou de la précarité de l'existence, lorsqu'ils se tiennent droit, ébahis, accablés, implorant le ciel. Cette uvre solide oscille toujours entre le charme et la détresse, l'insouciance et le tourment, la simplicité de la vie et l'inquiétude.

Galerie Darthea Speyer. 6, rue Jacques-Callot. 75006 Paris. Jusqu'au 29 juin.

Daphné TESSON