Généralités
Son diagnostic repose sur l'interrogatoire, la pratique de tests cutanés et, si nécessaire, un test de provocation orale en milieu hospitalier. On estime que 20 % des patients atteints peuvent guérir mais elle peut récidiver. Le traitement de l'allergie à l'arachide repose sur son éviction rendue plus facile depuis la mise en place de la réglementation sur l'étiquetage alimentaire.
Manifestations
Manifestations cliniques observées lors d'une allergie à l'arachide.
Par définition, l'allergie alimentaire d'origine IgE-dépendante se manifeste quelques minutes à deux heures après l'ingestion de l'aliment incriminé, tel est le cas pour l'arachide. Le motif de consultation le plus fréquent chez le petit enfant est l'apparition d'une urticaire et d'un oedème ou d'une poussée d'eczéma atopique après l'ingestion d'aliment à base d'arachide (le plus souvent de gâteau à base de cacahuète soufflée). Des crises d'asthme ou des troubles digestifs à type de nausées, de vomissements, de diarrhée peuvent aussi être observés. Le risque de choc anaphylactique est loin d'être négligeable. Toutes ces manifestations sont observées soit après un contact direct alimentaire, soit après un contact indirect : inhalation, baiser d'un parent en ayant consommé.
Comment le diagnostic est-il posé ?
–L'interrogatoire, toujours aussi important dans l'enquête allergologique, met en évidence les aliments consommés, l'intervalle entre le contact et les manifestations cliniques et le traitement proposé lors de l'épisode aigu. Les prick-tests sont effectués avec des extraits commerciaux fiables, mais peuvent être également proposés avec l'aliment natif.
–Le dosage des IgE-spécifiques peut également aider au diagnostic.
–Le test de provocation orale en milieu hospitalier s'effectue à distance de l'épisode aigu reste « la pierre angulaire » du diagnostic de l'allergie à l'arachide. Cependant, depuis quelque temps, il est reconnu qu'un diamètre de papule au prick-test supérieur ou égal à 16 mm avec ou non un dosage d'IgE-spécifique supérieur à 57 KU/l, permettrait de porter le diagnostic d'allergie à l'arachide.
Les allergies alimentaires croisées
Les allergies alimentaires croisées reposent sur la présence d'homologie allergénique entre aliments différents ou entre pneumallergènes et aliments. En ce qui concerne l'arachide, 37 % des allergiques à cet aliment le sont également à des fruits à coque.
Traitement de l'allergie à l'arachide
–L'éviction de l'arachide sous toutes ses formes est définitive. La réglementation de l'étiquetage alimentaire, depuis plusieurs années, permet de mieux appréhender la composition de l'alimentation. On considère que 20 % des allergies à l'arachide guérissent, mais une surveillance est toujours nécessaire.
–Un enfant atteint d'allergie alimentaire à l'arachide devra bénéficier d'un projet d'accueil individualisé (PAI) avec une trousse d'urgence adaptée en fonction de l'importance des manifestations observées ; en effet, l'adrénaline n'est pas systématiquement obligatoire en cas de manifestations modérées.
–Le traitement de la poussée aiguë d'allergie repose sur la prise d'antihistaminique, de corticoïde, de bronchodilatateur ou d'adrénaline selon l'organe touché et l'importance des manifestations. Il est toutefois nécessaire de rappeler qu'un choc anaphylactique implique systématiquement une hospitalisation durant 24 heures.
Allergies croisées alimentaires
Amande, fèves, haricots blancs, lentilles, lupin, noisette, noix, noix du Brésil, noix de pécan, de cajou, de macadamia, petit pois, pignons de pin, pistaches, sésame.
Contre-indications du test
Les contre-indications du test de provocation orale sont les suivantes : âge inférieur à 6 mois, maladie chronique en poussée, asthme non contrôlé, réaction anaphylactique récente, consentement non obtenu, traitement par bêtabloquant ou inhibiteur de l'enzyme de conversion.
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