« Nos résultats conduisent à la conclusion inattendue que des maladies oculaires représentent un facteur de risque de troubles du sommeil et que la fonctionnalité du nerf optique influence fortement ce risque », expliquent Russell N. van Gelder (Saint Louis, Etats-Unis) et coll. dans « Ophtalmology ». Ils confirment ainsi de récentes recherches suggérant l'existence de photorécepteurs non impliqués dans la vision au sein de la rétine, plus précisément dans la couche des cellules ganglionnaires. Ces récepteurs seraient en relation directe avec les aires cérébrales impliquées dans les rythmes circadiens.
L'équipe américaine a analysé l'alternance veille-sommeil de 25 sujets mal-voyants, âgés de 12 à 20 ans, et l'a comparée à celle de 12 témoins indemnes. Les mal-voyants ont ensuite été répartis en deux groupes, l'un porteur d'une atteinte du nerf optique, l'autre au nerf optique fonctionnel.
Les sujets dont le nerf optique était lésé avaient vingt fois plus de risque d'avoir un niveau pathologique de somnolence diurne que les normo-voyants. Ce même risque était neuf fois plus important que dans le groupe de mal-voyants au nerf optique indemne. Les médecins pensent que les patients porteurs d'une lésion du nerf optique « ont des difficultés à utiliser la lumière du jour pour synchroniser leurs rythmes internes au monde extérieur ». Ces sujets ont également des heures d'éveil très variables et davantage d'assoupissements que ceux des autres groupes.
La conclusion des auteurs est qu'il faut tenter de préserver même une très basse vision. Indispensable à la santé et à la longévité, elle maintient le contrôle neuro-endocrinien des rythmes circadiens.
« Ophtalmology », février 2004.
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