Prévention cardio-vasculaire du diabète de type 2

L'atorvastatine trop efficace pour mener l'étude CARDS à terme

Publié le 08/09/2003
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En effet, l'étude CARDS est la seconde grande étude clinique réalisée avec Tahor qui se termine plus tôt que prévu, en raison d'un bénéfice significatif mis en évidence chez des patients traités par l'hypocholestérolémiant : il y a dix-huit mois, l'essai ASCOT était interrompu plus de deux ans avant son terme, Tahor (10 mg) réduisant significativement le nombre d'événements coronariens fatals et d'infarctus non mortels chez des patients dont le taux de cholestérol était normal à légèrement élevé.

Ont été inclus dans l'étude CARDS, qui a été initiée au Royaume-Uni et en Irlande, 2 800 diabétiques de type 2 sans antécédent de maladie cardiaque ni d'AVC.

Des LDL souvent très athérogènes

Cette étude est la première s'intéressant spécifiquement à la prévention cardio-vasculaire chez les diabétiques de type 2, souligne le Dr Michel Farnier (Dijon), ce qui répond à un grand besoin, cela pour plusieurs raisons :
- les diabétiques de type 2 sont à haut risque cardio-vasculaire, les coronaropathies et les AVC étant la cause de décès de près de 75 % des patients ;
- les dyslipidémies de ces patients sont souvent particulières, modérées quantitativement (tout au moins quand l'équilibre glycémique est acceptable) : élévation modérée des triglycérides, HDL cholestérol bas, taux souvent subnormaux de LDL cholestérol. Cependant, les LDL des diabétiques sont souvent très athérogènes en raison, à la fois, d'une prédominance des formes petites et denses, d'une augmentation de l'oxydabilité des LDL et d'une glycation de l'apoB de ces LDL.
Par ailleurs, poursuit le Dr Michel Farnier, des arguments physiopathologiques et cliniques existent en faveur de l'utilisation tant des statines que des fibrates (surtout l'étude VA-HIT). Pour les statines, l'étude 4S avait montré un bénéfice dans le petit sous-groupe de diabétiques mais ceux-ci étaient franchement hypercholestérolémiques, ce qui ne correspond pas au profil le plus fréquent chez les diabétiques. C'est surtout l'analyse de sous-groupe de l'étude HPS qui a apporté des arguments majeurs en faveur de l'utilisation d'une statine (la simvastatine) chez les diabétiques de type 2, avec bilan lipidique peu perturbé : dans cette étude, le bénéfice sur les événements vasculaires majeurs est observé, quel que soit le taux de LDL cholestérol de base (néanmoins, le risque absolu reste élevé en prévention secondaire). Les résultats de CARDS vont donc très certainement apporter des arguments supplémentaires pour l'utilisation des statines ; à ce sujet, le Dr Michel Farnier rappelle que les recommandations de l'AFSSAPS ne demandent de privilégier les fibrates que lorsque les triglycérides dépassent 3 g/l.

Conférence de presse organisée par Pfizer.

Dr Alain MARIÉ

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7378