MENÉE CHEZ des coronariens stables ayant un LDL cholestérol (LDL-C) légèrement augmenté mais < 1,30 g/l, l’étude TNT a démontré que le fait d’abaisser ce chiffre bien en dessous de la valeur recommandée de 1 g/l (0,77 g/l dans le groupe de patients traités par 80 mg/j) est possible et bien toléré, et permet de réduire encore le risque d’événements cardio-vasculaires.
Les résultats observés à l’issue d’un suivi médian de 4,9 ans avaient en effet montré une baisse de 22 % (p < 0,001) du critère principal, un critère composite associant décès d’origine coronarienne, infarctus du myocarde non mortel en dehors d’une intervention de revascularisation, arrêt cardiaque ressuscité, accident vasculaire cérébral mortel ou non. Le risque d’infarctus ou de décès d’origine cardio-vasculaire a diminué de 22 % (p < 0,001) et le risque d’accident vasculaire cérébral de 25 % (p = 0,02). Parallèlement, les patients du groupe 80 mg avaient également bénéficié d’une baisse du risque d’événement coronarien majeur (– 20 % ; p = 0,002), d’événement coronarien (– 21 % ; p < 0,001), d’événement cérébrovasculaire (– 23 % ; p < 0,007), d’hospitalisation pour insuffisance cardiaque (– 26 % ; p < 0,01) et des événements cardio-vasculaires dans leur ensemble (– 19 % ; p < 0,001).
Cette année, James Shepherd a présenté une analyse post hoc portant sur près de 8 000 patients, qui met en évidence que, contrairement à la baisse attendue du taux de filtration glomérulaire (TFG) de 1 ml/min/an, c’est une augmentation qui a été constatée aussi bien chez les sujets traités par 10 mg d’atorvastatine par jour que chez ceux traités par 80 mg/j.
Un effet dose-dépendant.
Au cours des cinq années de suivi, le taux de filtration glomérulaire s’est amélioré de 5,6 % (+ 3,5 ml/min/1,73 m2) dans le groupe 10 mg et de 8,4 % (+ 5 ml/min/1,73 m2) dans le groupe 80 mg d’après l’estimation faite à l’aide de l’équation Mdrd et de, respectivement, 1,2 % et 3,3 % d’après celle faite à partir de la formule de Cockcroft et Gault.
La concentration de LDL-C obtenue sous traitement s’est révélée être un facteur prédictif significatif de l’évolution du TFG, avec une amélioration proportionnelle à la baisse du LDL. Les chiffres tensionnels, quant à eux, étaient comparables dans les deux groupes, aussi bien au départ qu’à la fin de l’étude.
Ainsi, selon James Shepherd, le déclin attendu de la fonction rénale n’a pas été observé chez les patients de l’étude TNT traités par atorvastatine.
L’évolution des estimations du TGF suggère l’existence d’une relation dose-effet, les meilleurs résultats ayant été obtenus avec la plus forte dose d’atorvastatine. Pour ce spécialiste britannique, abaisser le LDL cholestérol bien en dessous des recommandations actuelles a non seulement un effet bénéfique sur le risque cardio-vasculaire, mais aussi un effet protecteur sur la fonction rénale des patients coronariens.
D’après la communication de James Shepherd, Glasgow, Royaume-Uni.
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