COMME l'a souligné le Pr Christine Katlama, présidente de l'European AIDS Clinical Society, « on assiste dans la prise en charge du VIH, avec le développement de traitements antiviraux hautement actifs (Haart), à un tournant : cette prise en charge s'apparente à celle d'une maladie chronique ». « Pour maintenir une réduction maximale de la charge virale, précise le Pr Katlama, l'observance du traitement doit avoisiner les 95-100 %. »
« Malgré les conséquences encourues par une mauvaise observance des traitements, nombreux sont encore les patients à interrompre les traitements, à les réduire », constate le Dr Margaret Johnson ; on note en effet des prises journalières trop nombreuses et des effets indésirables difficiles à supporter (taux lipidiques anormaux, accroissement du risque cardio-vasculaire, effets gastro-intestinaux pénibles).
L'atazanavir est un inhibiteur de protéase autorisé aux Etats-Unis depuis juin 2003 et en cours d'évaluation par l'Agence européenne du médicament ; d'après les études réalisées, il est doté d'une bonne efficacité et devrait permettre de renforcer l'observance des traitements grâce à sa posologie pratique en une prise journalière associée à une bonne tolérance.
Suppression virale à long terme.
L'efficacité d'atazanavir en une prise unique journalière a été démontrée (étude BMS 034) chez des patients naïfs de traitement, avec une suppression virale à long terme (48 semaines) comparable aux schémas thérapeutiques types.
Elle a également été montrée dans une étude de phase II, randomisée, incluant 467 patients prétraités par deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI). L'administration d'atazanavir en prise unique quotidienne entraînait une suppression virale à 48 semaines comparable à celle obtenue avec un autre inhibiteur de protéase, le nelfinavir, en deux prises par jour. Présentée à Varsovie, une extension de cette étude (BMS 044) portant sur 300 patients a montré que cette efficacité s'est vérifiée pendant 108 semaines ; en outre, l'atazanavir 400 mg, une fois par jour, a été associé à un meilleur profil lipidique que l'autre inhibiteur de protéase à 1 250 mg deux fois par jour. De plus, en remplaçant chez les patients le nelfinavir par de l'atazanavir (ATV), on constate une amélioration des taux de cholestérol LDL, des triglycérides.
Bonne observance.
L'observance après douze semaines a été nettement supérieure et maintenue dans le groupe atazanavir (79 %) et dans le groupe substitution par atazanavir 400 mg (76 %).
Selon l'étude BMS 045 en cours, sur 358 patients lourdement prétraités, à 24 semaines, si l'efficacité d'atazanavir 300 mg boosté par 100 mg de ritonavir en une prise par jour est similaire à celle du lopinavir 400 mg boosté par 100 mg de ritonavir en deux prises par jour, un meilleur profil lipidique était associé au traitement atazanavir/ritonavir.
Pour le Dr Margaret Johnson, « l'atazanavir peut représenter un traitement pour les patients traités de longue date. Outre son efficacité permettant le maintien durable de la charge virale, son profil métabolique particulier minimisant le risque cardio-vasculaire est un atout majeur ».
« Lorsqu'un traitement de deuxième ou troisième intention est proposé, la cause initiale de l'échec thérapeutique est très souvent la mauvaise observance des traitements. » L'allégement de la contrainte par la prise d'un seul comprimé par jour pour ce produit permet d'améliorer l'observance et la qualité de vie des patients chroniques.
En France, ce produit est actuellement soumis à une ATU (autorisation temporaire d'utilisation).
Varsovie (Pologne). 9e Conférence européenne sur le sida, d'après un symposium et une conférence de presse organisés par les Laboratoires Bristol Myers Squibb, avec, parmi les intervenants, le Pr Christine Katlama (hôpital Bichat, Paris), coprésidente de la 9e Conférence européenne sur le VIH, et le Dr Margaret Johnson (Royal Free Hospital, Londres).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature