6e CONGRES INTERNATIONAL DE PNEUMOLOGIE PEDIATRIQUE 28 FEVRIER - 2 MARS 2004

L'asthme corticorésistant est mal compris

Publié le 26/02/2004
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Réponse aux traitements

IL EXISTE peu de données sur les causes sous-jacentes de l'asthme corticorésistant de l'enfant, comme l'atteste l'analyse de la littérature. De 129 articles trouvés avec les mots « asthme corticorésistant », on passe, en effet, à 15 en ajoutant le mot « enfants » et à seulement 2 avec celui de « nourrisson ».
Devant un asthme résistant aux corticoïdes, il faut dans un premier temps s'interroger sur le bien-fondé du diagnostic et sur la qualité de l'observance thérapeutique. Des difficultés diagnostiques peuvent se voir, par exemple, chez les enfants d'âge préscolaire qui ont un wheeezing au cours d'infections respiratoires virales récidivantes. On sait que ces enfants présentent souvent une inflammation des voies aériennes et répondent à certains traitements antiasthmatiques. Dans ces conditions, comment peut-on les exclure du diagnostic d'asthme, se demande le Pr Peter Le Souef (Australie), qui rappelle également l'impact de la mauvaise adhérence des patients aux traitements sur le contrôle de la maladie.

Identification.

La symptomatologie et les facteurs de risque peuvent-ils aider à identifier les asthmes corticorésistants ? En ce qui concerne les symptômes, certains estiment que les asthmes avec toux chronique sont associés à une mauvaise réponse aux corticoïdes alors que d'autres considèrent que la réponse à ces médicaments est un argument en faveur de ce diagnostic. L'utilisation de la réponse aux corticoïdes comme critère diagnostique peut aider à catégoriser les patients, mais elle ne permet pas de comprendre les raisons pour lesquelles ils répondent différemment au traitement. Cependant, il a été montré que la présence de symptômes plus persistants chez les enfants de moins de 5 ans est un facteur positivement associé à la réponse aux corticoïdes.
En ce qui concerne les facteurs de risque non influencés par les corticoïdes, le diamètre et la compliance des voies aériennes sont peu susceptibles d'être associés à la réponse aux corticoïdes. En revanche, le jeune âge apparaît comme un facteur de risque de mauvaise réponse à ce traitement. Quant aux autres facteurs, il existe des arguments en faveur de l'association entre l'atopie et l'éosinophilie des voies aériennes et cette réponse. Des études réalisées chez l'adulte ont ainsi mis en évidence une augmentation du nombre d'éosinophiles chez les patients dont l'asthme est mal contrôlé et, par ailleurs, ont montré qu'il existe une association entre la corticothérapie inhalée et la réduction des éosinophiles dans les crachats.
Enfin, des recherches ont été menées récemment sur les mécanismes moléculaires de la mauvaise réponse à la corticothérapie chez les asthmatiques. Elles montrent qu'une altération de la liaison des facteurs de transcription aux récepteurs des glucocorticoïdes pourrait être impliquée dans ce phénomène.

D'après la communication du Pr Peter Le Souef, Perth, Australie.

> Dr CATHERINE FABER

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7487