LE RÉSEAU Recherches et Solidarités révélait il y a quelques jours que la solidarité des Français ne connaît pas la crise. Avec 3,7 milliards d’euros en 2010, la collecte a ainsi progressé de 12 % par rapport à 2009. Le succès de la 25e édition du Téléthon, qui a empoché plus de 86 millions d’euros, soit 2 millions supplémentaires, semblait confirmer cet élan de générosité.
Mais toutes les associations ne sont pas logées à la même enseigne. « En cette fin d’année, notre situation financière est alarmante : (...) les dons que nous avons reçus ne sont pas à la hauteur de nos besoins », écrit Gérard Raymond, président de l’AFD, à ses donateurs. La Fédération qui défend les 3,5 millions de Français diabétiques a besoin de 250 000 euros.
L’année 2011 a en effet été difficile. Dépendante à 59 % des dons, l’AFD ne bénéficie pourtant pas de la visibilité des grandes organisations caritatives, dont les appels sont très médiatisés. Elle fait partie, avec un budget de 4 millions d’euros, de ces associations moyennes qui représentent ensemble moins de 30 % de la collecte générale, et qui ont reçu moins d’argent en 2010 qu’en 2009, selon le réseau Recherches et Solidarités. En outre, l’AFD recueille des financements pour la recherche, traditionnellement soutenue par les Français, mais également pour d’autres missions, comme la formation des bénévoles, moins séduisantes en matière de communication.
Les turbulences du médicament.
Dans cette situation, « le moindre écart a une incidence », analyse l’AFD. En particulier la baisse des financements des industriels, qui participent au budget à hauteur de 25 % en 2010, un taux « en chute libre ». Les turbulences qu’essuie le marché du médicament depuis le scandale du Mediator n’y sont pas pour rien. « Nous avons devancé la réforme du médicament, qui n’a pas encore été votée », explique un responsable de l’AFD. Le salon annuel du diabète a ainsi été annulé. Et la parution de la revue bimestrielle « Équilibre », qui s’adresse aux diabétiques et à leur entourage,est menacée : l’interdiction de la publicité pour des dispositifs médicaux remboursés par l’assurance-maladie, contenue dans le projet de loi*, devrait rendre frileux les laboratoires.
Les dons sont donc indispensables, faute de quoi les missions de l’AFD seraient en péril, même si, comme l’écrit Gérard Raymond, cette demande n’est pas adressée « de gaieté de cœur ».
* in Article 4 « Gouvernance des produits de santé » : constitue un manquement soumis à une sanction financière « le fait pour le fabricant de dispositifs médicaux ou son mandataire ainsi que pour toute personne qui se livre à la fabrication, la distribution ou l’importation de dispositifs médicaux, de diffuser une publicité auprès du public pour des dispositifs médicaux remboursés, pris en charge ou financés, même partiellement, par les régimes obligatoires d’assurance-maladie, à l’exception de ceux figurant sur la liste mentionnée à l’article L. 5213-3 »
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