Une équipe de Cambridge confirme, en faisant une analyse plus détaillée du régime que ce qui est habituellement réalisé, le lien associant la consommation des lipides au cancer du sein. « L'association, indiquent les auteurs, est particulièrement forte pour les lipides saturés et surtout dans les quintiles les plus élevés. Les RR sont significatifs pour les troisième, quatrième et cinquième quintiles de consommation de graisses saturées comparativement aux quintiles les plus bas. Et les chiffres ne sont que peu modifiés après correction du contenu énergétique du régime. »
Pourtant, la métaanalyse d'un ensemble d'études de cohorte ne montrait pas de relation entre l'incidence du cancer du sein et le niveau de consommation de lipides alimentaires. Alors que l'on sait que les études cas contrôles, les comparaisons entre les pays et à l'intérieur d'un même pays, comme les études chez l'animal s'accordent généralement à faire une conclusion inverse. Sheila Bingham et coll. se sont penchés sur la question et ont analysé les aspects méthodologiques des publications. Ce qui permet de souligner que les questionnaires de mesure de la consommation (FFQ pour Food Frequency Questionnaires) sont susceptibles d'induire des erreurs.
Un journal alimentaire pendant 7 jours
Ils ont repris des éléments de l'étude EPIC sur les relations entre la consommation en lipides totaux et en lipides saturés, et le risque de cancer du sein, et trouvé que l'association apparaît significative quand la consommation est évaluée après avoir noté sur un journal alimentaire, pendant sept jours, les éléments de l'alimentation. Mais elle apparaît modeste et non significative lorsque la mesure est faite à l'aide d'un FFQ.
« Pour des raisons de coût et de logistique, les FFQ ont représenté la méthode d'évaluation dominante en épidémiologie nutritionnelle depuis une vingtaine d'années », explique un éditorialiste (Ross L. Prentice, Seattle).
On pourrait affiner les résultats de ces études en utilisant le « journal diététique », qui consiste à reporter les données sur un carnet, même si cette méthode est plus onéreuse et contraignante.
« The Lancet », vol. 362, 19 juillet 2003, pp. 212-214.
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