Lente, mais irrésistible

L’ascension de la pharmacogénétique

Publié le 15/06/2006
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Congrès annuel de l'American Psychiatric Association20-25 Mai 2006, Toronto

Parallèlement, les recherches se multiplient sur les relations entre anomalies phénotypiques et réponses aux différents traitements (efficacité antipsychotique, tolérance, effet sur la fonction cognitive). C’est peut-être sur ce plan que l’on peut attendre les applications les plus concrètes à moyen terme, bien sûr dans des cadres limités.

Comme l’a rappelé le Pr Anil Malhotra (Albert-Einstein College of Medicine, New York), des travaux récents ont montré que des gènes de susceptibilité spécifiques, comme la dysbirdine, influençaient la présentation symptomatique de la schizophrénie étant associés à des altérations cognitives et à des symptômes négatifs marqués.

Par ailleurs, des études suggèrent que des variations du récepteur dopaminergique DRD2 seraient associées à la qualité de la réponse aux antipsychotiques : le polymorphisme Tag 1 de DRD2 influence le taux de réponse à l’halopéridol (80 % de réponses à vingt-huit jours pour le génotype 1/2 et seulement 37 % avec le génotype 2/2).

Un autre polymorphisme touchant DRD2 (DRD2-141C Ins/Del) semble influencer le taux de réponse aux antipsychotiques atypiques.

Une voie vers des traitements plus personnalisés.

En ce qui concerne la prise de poids observée avec la plupart des antipsychotiques, elle semble liée au polymorphisme du récepteur sérotoninergique 2C, le génotype 759C étant significativement associé à la prise de poids, dans les deux sexes et avec différentes molécules (clozapine, rispéridone...). Il en va de même chez les adolescents n’ayant pas reçu préalablement d’antipsychotique. Par contre, le génotype 759 T est beaucoup moins associé à une prise importante.

Le Pr A. Malhotra prend le soin de préciser que tous ces travaux sont préliminaires et qu’ils doivent être confirmés. Néanmoins, ils ouvrent la voie à des traitements plus personnalisés, ce qui s’appliquerait aux cas difficiles à contrôler, car il n’est pas question d’envisager une quelconque banalisation des bilans génétiques chez le psychotique.

> Dr A. M.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7980