Arts
De « la peinture métaphysique » de Chirico, à la désinvolture anti-art de Duchamp, le territoire du surréalisme est fort large et riche de contributions complémentaires : la vision onirique de Dali, revendiquant l'art pompier, la turbulence graphique d'André Masson annonçant le dripping de Pollock, le réalisme tendu et angoissé de Giacometti, l'aérienne désinvolture de Miro, l'invention permanente de Max Ernst expérimentant toutes les techniques, les gags plastiques de Magritte sont quelques-unes des réalisations majeures d'un groupe qui fit la fusion entre peinture et poésie, d'où l'attrait qu'il peut exercer, et la richesse de ses développements. Outre l'illustration plastique de cette étonnante aventure de l'esprit, des manuscrits, documents divers, photographies (Man Ray y est en position de force), cerneront la planète surréaliste qui a si profondément marqué le XXe siècle (27 février-24 juin).
Au musée d'Orsay, on célébrera Mondrian, l'un des maîtres créateurs de l'abstraction (5 mars-16 juin).
Et on fera un petit détour par Le dernier portrait (5 mars-26 mai). L'usage voulait qu'au XIXe siècle on fasse appel à un peintre pour fixer les traits de celui qui allait s'enfoncer dans la nuit éternelle. Ce sera la confrontation du pathétique de « Camille sur son lit de mort », où Monet traduit la douleur en peinture, avec cette momification presque sereine d'un Proust sur son lit de mort, vu par Man Ray.
Riche et diversifié, le programme du musée d'Orsay prévoit aussi un accrochage consacré à un aspect peu connu de Franz Kupka (un autre inventeur de l'abstraction) : son uvre graphique avant 1914, quand il collaborait à des revues humoristiques (25 juin-29 septembre).
Dès le 28 février, les galeries Nationales du Grand-Palais donnent le coup d'envoi de la saison avec une exposition attendue, celle consacrée à Chassériau (1819-1856), qui n'avait fait l'objet d'aucune manifestation depuis l'exposition de 1933 à l'Orangerie. Figure en marge des grands courants du XIXe siècle, écartelé entre le lustré préconisé par Ingres, et la fougue lyrique de Delacroix, entre la saveur érotique de la peinture orientaliste, et l'aspiration à la spiritualité, il laisse une uvre attachante et mystérieuse (28 février-27 mai).
Changement de cap radical avec, toujours au Grand-Palais, l'exposition consacrée aux Arts décoratifs sous Louis XIII. Riche époque de création grâce au mécénat royal, à celui d'Anne d'Autriche et de Gaston d'Orléans, de Richelieu et de Mazarin. Un foisonnement, et un décor pour l'aventure éclatante des Trois Mousquetaires.
Madame de Pompadour et les Arts, autre affaire de mécénat, entraînera l'amateur dans les splendeurs d'un Versailles lié aux fastes d'une cour qui vit ses derniers instants (Château de Vesailles, 13 février-19 mai). On y voit comment l'art est parfois manipulé à des fins politiques et comment un phénomène de mode peut jouer dans le dynamisme de sa diffusion.
Modeste en sa formule mais propre à mieux faire connaître des aspects de la création artistique, une exposition comme celle que le Louvre consacre à la sculpture en terre cuite des ateliers du Maine au XVIe et XVIIe siècle, annoncée sous le titre séducteur de Belles et inconnues (du 8 février au 27 mai).
Toujours au Louvre, mais dès le 18 janvier, une belle exposition de dessins : ceux de la collection Jabach, de Durer à Poussin, sous le titre bien approprié L'Honneur de la curiosité (jusqu'au 15 avril).
Une autre exposition est consacré au dessin au Musée Jacquemart-André (19 mars-30 juin) : La passion du dessin. Un étonnant ensemble couvrant plusieurs siècles (Tintoret, Bellini pour la Renaissance italienne ; Callot, Poussin pour la France du XVII ; Rembrandt pour la Hollande ; Watteau, Boucher, Hubert Robert pour le XVIIIe ; Ingres, Delacroix, Géricault, Degas, Manet, Toulouse-Lautrec, Cézanne, Gauguin pour le XIXe ; le XXe siècle n'étant pas négligé avec des oeuvres de Picasso, Delaunay, Ernst et Giacometti).
Retour au Louvre où les amateurs d'Egyptologie se presseront à l'exposition Les artistes de Pharaon, Deir El-Medineh et la Vallée des Rois (15 avril-13 juillet) pour retrouver l'atmosphère et l'esprit de cette civilisation qui ne cesse de nous fasciner.
Le musée Guimet, de son côté, fort opportunément, évoquera l'Afghanistan, mémoire blessée ( 28 février-27 mai) une exposition qui se situe au cur de l'actualité.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature