L’art et le goût

FAUX PLAFONDS déstructurés, jeux de lumières modulant l’espace selon l’heure et l’humeur, murs écrans où défilent images numériques, photos et films, tables rondes, confortables fauteuils rouges, long bar en feuilles d’ardoise sculptée et cuisines apparentes : récemment remodelé, le décor « très tendance » de ce restaurant-bar installé depuis quelques années dans l’ancienne cantine d’une banque n’a rien perdu de son charme.

Tout comme la cuisine parfaitement orchestrée et qui sait joliment naviguer autour du monde mêlant harmonieusement saveurs venues d’ailleurs aux plats les plus classiques du répertoire français.

Courte, mais parfaitement pensée, la carte aligne de belles entrées chaudes ou froides, comme un assortiment de sushis frais comme la rosée du matin, un foie gras maison assorti d’un chutney de mangue, un saumon mariné céleri et granny smith, une savoureuse poêlée champignonesque de cèpes, de pleurotes et de girolles, une croustille de gambas et salade d’herbes, oeuf coque caviar et mouillettes, soupe de potiron et remarquables huîtres spéciales Gillardeau.

Risotto crémeux aux parmesan et chipirons, penne au pistou, tomates confites et parmesan, en plats, avec, côté poissons : gambas grillées de Madagascar accompagnées d’un riz basmati, steak de thon au poivre et légumes sautés, et merveilleuses Saint-Jacques rôties au beurre demi-sel.

Les viandes ne sont pas en reste avec une classique et goûteuse entrecôte grillée béarnaise accompagnée de grosses frites, un poulet de Bresse de bonne facture, une noisette d’agneau rôti, un hachis parmentier de canard ou d’agneau, ce dernier au confit de citron, et un tendre rosbif accompagné, gentille attention pour les nostalgiques, d’une délicieuse purée de pommes de terre flanquée d’un vrai puits avec son jus de viande.

Côté fromage, on se laissera tenter, selon la saison, par un beau brie de Meaux toujours judicieusement choisi ou l’Ossau Iraty basque accompagné de sa confiture de cerises noires.

Les desserts savent allier gourmandise et légèreté, brochettes d’ananas et de bananes, sorbets et tuiles aux amandes, riz au lait parfumé à l’orange, crèmes brûlées aux trois parfums et merveilleux gâteau coulant au chocolat.

La Cantine du Faubourg. Restaurant-bar-lounge, 105, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris, tél. : 01.42.56.22.22 et www.lacantine.com. Formule club : 40 euros (entrée + plat + dessert, eau et café). Assiette froide ou chaude : 28 euros. Carte : 45-60 euros. Ouvert tous les jours de 11 heures à 4 heures (samedi et dimanche à partir de 19 heures).
Espace dédié au design, à l’esthétique et à la liberté artistique, la Cantine du Faubourg organise de nombreuses expositions de photographes idéastes et peintres d’avant-garde. Depuis le 10 mars et durant 60 jours, les hôtes de la Cantine assistent en direct, à l’heure du déjeuner, pendant le dîner et jusqu’à tard dans la nuit, à la réalisation d’une gigantesque toile de 100 m2 par l’artiste-peintre contemporain Kokian. L’oeuvre terminée sera divisée en toiles de 1 à 2 m2 qui seront vendues aux enchères fin avril au profit de Médecins du Monde.