Arts
Faut-il voir dans le succès croissant du loft, comme lieu de vie, l'émergence de sa réplique dans le monde de l'art ? Face à une conception traditionnelle du musée, écrin architectural à charge de mettre en valeur l'uvre d'art, de lui donner sa dimension sacrée, s'instaure progressivement des lieux qui revendiquent de préférence la convivilité.
Significative, l'ouverture des salles de l'ancien musée d'art moderne (Palais de Tokyo), libéré, à la suite du transfert de ses collections au Centre Georges-Pompidou, et, après quelques tentatives malheureuses, voué à un tout nouveau concept d'expositions.
Au lieu de proposer une architecture étudiée, devenue uvre d'art elle-même, on s'est contenté de débarrasser l'énorme bâtiment de ses structures internes et d'offrir un espace nu, qui avoue ses plaies, ses morsures, son état de délabrement.
Ce nouveau « lieu d'art » s'inscrit dans une géographie déjà bien riche à Paris qui, outre le Centre Beaubourg, dispose du Jeu de Paume dont le programme est axé sur l'art contemporain.
Ce nouveau centre d'art à Paris (5 000 m2) s'ouvre avec « Les tendances de l'art contemporain par 20 artistes ». Des inconnus, et venus d'horizons lointains parfois, afin de redonner à Paris sa vocation de plate-forme internationale de l'art, nécessaire face à une concurrence féroce venue de New York, de Berlin et de maintes capitales européennes qui jouent le jeu de la contemporanité.
Dans le même temps s'ouvre, sur les pentes des Buttes-Chaumonts, un lieu baptisé Le Plateau (ce fut l'emplacement du bâtiment abritant la SFP).
Intégré à un habitat rendu plus humain par sa présence même, et dans un souci de participer étroitement à la vie du quartier, il résulte d'une longue et tenace obstination de ses promoteurs qui se lancent dans des manifestations privilégiant l'au-delà de la pratique traditionnelle de la peinture : vidéo, installation, performance.
Etrange aventure que celle que nous vivons depuis un demi-siècle. A l'instant où Marcel Duchamp introduisait dans le musée le n'importe quoi (le ready-made) qui y prend une valeur d'art, le musée se désacralise, devient un espace public ordinaire, entre le hangar et la halle publique, pour s'accorder au plus près du type de création qu'il veut promouvoir.Il y aura long à en dire avec le temps.
Palais de Tokyo, 13, avenue du Président-Wilson. Ouvert du mardi au samedi de 12 h à minuit. Accès gratuit du samedi 18 janvier au 22 janvier.
Le Plateau. 32, rue des Alouettes. 19e. Inauguration le l7 janvier. Pendant le week-end, une navette assure la liaison avec le Palais de Tokyo.
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