Théâtre
Qui pourrait tout raconter ? C'est à Eschyle que Bernard Sobel emprunte cette interrogation. Et qui, à part lui, se dit-on, en découvrant cette nouvelle production du théâtre de Gennevilliers, peut nous proposer des spectacles qui nous font réfléchir sans nous ennuyer ? Il lie ici deux uvres très éloignées : un conte chinois du XIIIE siècle de notre ère, traduit par Bernard Pautrat, « Le Seigneur Guan va au banquet », de Guan Hanqing, et « Les sept contre Thèbes », d'Eschyle, VIE siècle avant Jésus-Christ, dans la traduction de Leconte de Lisle.
Comme souvent chez lui, c'est très beau. Titina Maselli juxtapose simplement pour la première partie, une paroi de plaques vernissées d'un jaune magnifique et un sol d'un vert jade clair, sublime. On est en Chine et les interprètes sont allongés par terre dans les mêmes costumes : robes beiges et chapeaux noirs. Plus chinois n'existe pas ! Superbe, mais la position incline l'interprète à une douce somnolence... On sait qu'il y a des soirs plus nerveux que la représentation à laquelle on a assisté ! Mais c'est beau, cette histoire... Est-ce la guerre à la guerre dont parle Sobel ? On l'admet. On écoute sagement le conte.
On passe de l'autre côté. Le théâtre de Gennevilliers, dans sa double splendeur, s'offre au regard. On ne vous racontera pas les surprises d'une machine théâtrale en marche... Pour « Les sept contre Thèbes », les interprètes, de noir vêtus, sont dans la proximité, l'adresse au public. On regrette qu'Etéocle soit si faible. Mais le projet excède les défauts de l'interprétation. C'est vraiment une soirée intéressante. Rigoureuse. Les écoliers prennent sagement des notes. On les comprend : il y a du grain à moudre, chez Sobel.
Théâtre de Gennevilliers, à 19 h 30 le mardi, à 20 h 30 du mercredi au samedi, à 16 h le dimanche. Durée : 2 h 20 entracte compris (01.41.32.26.26). Jusqu'au 26 octobre.
En marge, un débat le 11 octobre à 17 h au théâtre, sur le thème « Faire la guerre à la guerre ». Avec Bernard Sobel, Pauline Schmitt-Pantel, professeur à Paris-I. Entrée libre.
Au cinéma Jean-Vigo, projection du « Château de l'araignée », d'Akiraa Kurosawa, 13 octobre à 20 h (4 euros).
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