MARCEL MARÉCHAL dirige depuis janvier 2001 Les Tréteaux de France. Il a succédé au fondateur de ce théâtre itinérant de haute exigence, Jean Danet. Il a créé et dirige également depuis le festival de Figeac. Ces « Caprices de Marianne » s’inscrivent dans cet esprit forain. Un décor tout simple, un paravent de treillage qui prend des formes différentes, imaginé par Thierry Good, des costumes colorés de Bruno Fatalot, le tout dans les lumières de Jean-Luc Chanonat et la musique de François Fayt. C’est joué franc jeu, sans affectation aucune, mais avec probité et sensibilité.
Le chef-d’uvre ne demande rien d’autre. Le jeune Musset composa cette pièce sans imaginer qu’elle serait un jour représentée. Marcel Maréchal, qui aborde pour la première fois l’écrivain de « Lorenzaccio », tente de se tenir sur le fil, entre gravité très sombre et allégresse enjouée. Avec la complicité de Michel Demiautte qui signe avec lui cette mise en scène vive, il introduit un personnage nommé Pipo, que joue Antony Cochin et qui, valet de Coelio et aussi « homme-orchestre », chante et introduit des textes de Musset et d’autres poètes. « Plus inattendus », ainsi que le souligne Marcel Maréchal lui-même.
Écrite par un jeune homme de vingt-trois ans, la pièce convient à toutes les jeunesses depuis. C’est son étrangeté, son miracle. Et il est vrai que jamais sans doute autant qu’en notre époque ne ressent-on la proximité d’une situation. Le désenchantement semble contemporain. Et dans les tourments de Coelio (Yannick Debain, sensible et fin), l’angoisse noble de sa mère (Hélène Arié, superbe), dans la joliesse un peu raide de Marianne, qui sera punie (Flore Grimaud), dans la bonne humeur de Tibia (Philippe Escande), Ciuta (Jacques Angéniol, travestie en vieille femme), Malvolio (Michel Demiautte) et donc Pipo et ses couplets (Antony Cochin), Musset scintille dans la joie comme dans le chagrin.
Dans le rôle du juge, Marcel Maréchal, lunettes noires et sévérité de parrain, est parfait. Mathias Maréchal, son fils, comédien qui a depuis longtemps fait ses preuves, impose une personnalité libre et audacieuse, parfaite pour Octave, promesse de très grands rôles à venir.
Théâtre 14-Jean-Marie-Serreau, du mardi au samedi à 20 h 30, sauf jeudi 19 heures et en matinée le samedi à 16 heures Durée : 1 h 35. Jusqu’au 11 juillet (01.45.45.49.77).
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