«PLUS VOUS ACHETEZ, plus vous économisez.» Le slogan pourrait s'appliquer au marché de l'art et à l'impôt sur la fortune (ISF). Car l'art est bien l'un des rares placements à échapper à l'ISF. Et finalement, sans prendre davantage de risques que sur les marchés boursiers.
Comme à la Bourse, les marchés surcotés sont connus. Et les salles des ventes, faites pour accueillir les néophytes et encadrer les transactions : un catalogue des ventes à venir vous donne une fourchette d'estimation, ce qui est rarement le cas quand vous investissez dans la pierre ; et les commissaires-priseurs sont là pour vous conseiller, gratuitement, dès lors que l'avis demandé est oral.
Vous pouvez donc considérer l'art comme un investissement comme un autre (le marché de l'art a progressé de 10 % en 2005), avec l'indéniable avantage que votre dernière acquisition sera d'un meilleur effet au-dessus de votre canapé que ne le serait une impression des lignes d'ordre de votre PEA.
Que faut-il acheter ?
Commencez par oublier les ventes sensationnelles, comme celle de la fin décembre de la maison de ventes Claude Aguttes, à Drouot Richelieu, où quatorze enchères ont dépassé 150 000 euros au cours de la vacation, dont trois supérieures à 1 million d'euros. On ne surenchérit pas sur « Homard et chat sur la plage », une huile sur toile de Pablo Picasso, qui a été au final adjugée 4 331 952 euros, lorsqu'on est néophyte. Mieux vaut quand même viser les oeuvres de plus de 2 000 dollars : elles ont grimpé en moyenne de 23,5 % en 2005, alors que celles de moins de 2 000 dollars gagnaient quatre fois moins de valeur.
Dans les salles des ventes, il y en a pour toutes les bourses. Et ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier évite un risque de décote. Donc, on se renseigne avant grâce aux catalogues, on vient voir l'aquarelle de ses rêves lors de la journée d'exposition précédant la vente (ne jamais acheter sur photo !), et on en profite pour poser des questions à l'expert présent. Et, dans tous les cas, suivez votre propre goût.
Revendre après douze ans.
Deuxième commandement : il faut conserver précieusement les factures et autres documents justifiant de la date d'achat de l'oeuvre. Car les objets d'art utilisés pour la décoration intérieure sont totalement exonérés d'impôt sur les plus-values dès lors que vous les détenez depuis plus de douze ans et que vous pouvez le prouver.
Les seuls frais cachés de votre investissement résideront dans les frais d'adjudication pour l'acheteur (autour de 20 %) qui rémunèrent le commissaire-priseur, la taxe forfaitaire de 5 %, si le prix de l'objet est supérieur à 5 000 euros au moment de l'achat, et les frais d'adjudication (de 5 à 15 %) au moment de la vente.
Pour se familiariser
Sans grand danger car elle est bien encadrée, la salle des ventes n'en possède pas moins ses petites habitudes avec lesquelles il est bon de se familiariser, en prenant le temps de consulter un catalogue et en assistant à quelques ventes en tant que spectateur. Pour connaître les adresses des prochaines ventes à Paris ou en province, allez sur le site www.gazette-drouot.com. Vous pouvez aussi y parcourir le catalogue de la prochaine vente de Drouot.
Sachez que le Syndicat national des maisons de ventes volontaires a lancé depuis 2005 des Journées marteau, portes ouvertes, qui vous permettront de vous informer sur le fonctionnement des salles de ventes. Drouot organise en parallèle des visites-conférences (40 euros).
Une autre adresse Internet à consulter : www.artprice.com.
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